Avec ENACTUS France, KPMG valorise l’esprit d’ « entreprise solidaire » des jeunes

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Rencontre avec Adeline Henri, Manager RH – KPMG, membre du jury de la Compétition Nationale Enactus France 2015.

 

 

 

Fondée aux Etats-Unis en 1975, présente dans 36 pays (implantée en France depuis 2002), l‘association Enactus promeut le progrès sociétal par l’action entrepreneuriale des jeunes, en accompagnant des étudiant-es dans la conduite de projets ayant un double impact économique et social. Pour accomplir sa mission, Enactus s’entoure de nombreux partenaires du monde académique et du monde de l’entreprise, parmi lesquels KPMG, mécène fondateur.

L’un des temps forts de la vie de l’association est sa grande compétition annuelle, qui voit les étudiant-es de chaque pays concourir pour le titre national qui leur ouvrira les portes de la Enactus World Cup

 

Adeline Henri, Manager RH chez KPMG, a fait partie du jury de la Compétition Nationale 2015. Elle témoigne d’une expérience enthousiasmante, porteuse d’espoirs forts pour l’avenir.

 

 

 

Eve le blog : Bonjour Adeline. Dans quelles circonstances avez-vous représenté KPMG lors de la Compétition Nationale Enactus France 2015?

Adeline Henri : KPMG soutient Enactus France depuis ses débuts, en 2002.Cela tout au long de l’année, en s’impliquant dans tous les aspect de la mission de l’association, et bien sûr au moment de la grande Compétition Nationale qui désigne le projet étudiant d’entrepreneuriat social qui représentera la France lors de la Compétition Internationale (ndlr : cette année, en octobre, à Johannesburgh).

KPMG propose alors à des collaborateurs et collaboratrices, choisi-es parmi les bénévoles de la Fondation KPMG et/ou représentant l’entreprise, de faire partie du jury. J’ai eu cette chance, de représenter les RH de KPMG, lors de cet événement.

 

 

Eve le blog : Comment avez-vous vécu cette expérience?

© Enactus France

Adeline Henri : J’ai passé le 3 juin, à la Cité Universitaire, une journée enthousiasmante, avec tou-tes ces étudiant-es extraordinairement investi-es, portant leurs projets avec passion, dans une ambiance vivante et chaleureuse. C’est incroyablement inspirant et dynamisant d’échanger avec ces jeunes qui ont des idées vraiment intelligentes et innovantes pour faire le lien entre performance économique et impact social… Et qui se bougent, sans ménager leur peine, pour que ça marche!

Et d’ailleurs, ça marche : les projets que j’ai vus en compétition ne sont pas de seules idées pour imaginer, dans l’abstrait, comment on pourrait faire du business autrement, ce sont de vrais projets entrepreneuriaux, très construits, très avancés, avec déjà des résultats et parfois d’excellentes perspectives de développement.

 

 

Eve le blog : Pouvez-vous nous parler de quelques uns de ces projets?

L’équipe de l’IAE de Lille © Enactus France

Adeline Henri : J’ai été admirative du projet des étudiant-es de l’IAE de Lille. Leur objectif est d’améliorer l’alimentation des étudiant-es, en leur proposant un panier de produits frais et de qualité à prix très abordable ; et des cours de cuisine avec un chef pour leur apprendre à consommer mieux et à cuisiner sain et savoureux. C’est un projet à échelle multiple, qui impacte directement la santé de la population étudiante, crée du lien social et porte une dimension durabilité au travers de la mise en place de relations équitables avec les producteurs. Ces jeunes prouvent que bien manger, ce peut être à la portée de tou-tes, sans sacrifier à l’environnement ni aux conditions de vie des agriculteurs.

J’ai aussi été impressionnée par le projet des étudiant-es de Sciences Po, mené en partenariat avec l’Ecole de l’Art Oratoire. Ces étudiant-es se sont formé-es aux techniques de prise de parole afin de pouvoir transmettre ces compétences à des jeunes en insertion professionnelles. Ils et elles accompagnent, au travers d’ateliers ou de formations personnalisées, des résident-es de foyers de jeunes travailleurs, dans la préparation de leurs examens oraux ou de leurs entretiens de recrutement. Ce projet, qui impacte en particulier des jeunes femmes, touche très juste, en agissant sur un levier informel, mais essentiel, de l’égalité des chances.

 

 

Eve le blog : Et bien sûr, il y a le projet gagnant!…

l’équipe Neoma BSC Reims © Enactus France

Adeline Henri : C’est le projet Insolite Fashion, créé par Amedi Kisitu, un jeune entrepreneur handicapé activement soutenu par les étudiant-es de Neoma BSC Reims qui a emporté la Compétition Nationale Enactus. Insolite Fashion propose des vêtements sur mesure, adaptés aux personnes en situation de handicap. Ce sont des vêtements « ergonomiques » qui vont permettre à la personne de s’habiller et se déshabiller elle-même, mais ce sont aussi des vêtements élégants, parce qu’il n’y a pas de raison que le handicap restreigne la garde-robe au jogging, et ce sont des vêtements accessibles, parce qu’il n’y a pas de raison pour que seules les personnes ayant des revenus confortables puissent en bénéficier.

Ce projet est formidable à tous points de vue : il répond à de vrais besoins (ndlr : la population de personnes en situation de handicap s’établit en France à 9 millions de personnes, dont 2,3 millions en situation de handicap moteur*) et le fait avec une approche réellement empathique, c’est à dire en partant du vécu des personnes et de leur besoin non tant d’être aidées que d’être autonomes. Il est aussi très porteur du point de vue économique, ayant déjà donné lieu à la création de plusieurs emplois, en l’occurrence de personnes qui étaient au chômage depuis une longue période.

 

 

Eve le blog : Pour finir, nous avons envie de demander à la RH en vous si l’engagement dans Enactus forge des talents particulièrement attractifs pour les recruteurs?

© Enactus

Adeline Henri : Indéniablement, ces étudiant-es engagé-es ont un profil très séduisant pour les recruteurs.

Ils et elles développent énormément de compétences et un vrai sens de la polyvalence : ils et elles savent monter un projet, chercher des partenaires, créer et utiliser des outils de communication, gérer le temps et les ressources, ils et elles sont débrouillard-es et agiles…

Leur engagement leur permet de développer aussi des qualités de savoir-être essentielles : créativité, esprit d’équipe, adaptation, détermination… Et ils et elles ont surtout une vraie posture d’ouverture sur le monde : être capable de sortir de ses contextes, de se placer en perspective par rapport à la société, c’est quelque chose qui demande beaucoup de maturité mais qu’ils et elles acquièrent manifestement avec de l’avance.

Nous cherchons des gens qui ont des valeurs et qui les mettent en action. C’est ce que font ces jeunes-là et c’est une vraie leçon : ils et elles démontrent par l’exemple que l’entrepreneuriat social est possible, que c’est une alternative crédible et qu’il y a là de vraies voies pour réussir dans le business en laissant une empreinte positive sur nos environnements, et cela tout en s’épanouissant.

 

 

Propos recueillis par Marie Donzel, pour le blog EVE.

 

 

*INSEE, 2007

Lire aussi : 

– Notre portrait de Bouchra Aliouat, Secrétaire Générale de la Fondation KPMG (article également disponible en anglais)

– Notre portrait d’Audrey Sovignet, fondatrice d’I Wheel Share, appli d’auto-support pour les personnes en situation de handicap

– Notre rencontre avec Elodie Neil, directrice D2C de Danone qui collabore activement avec le fonds Danone pour l’Ecosystème (article également disponible en anglais)

– Notre rencontre avec Miora Ranaivoarinosy, Social Innovation & Community Manager de danone.communities

– Notre interview de Corinne Bazina, Directrice Générale de danone.communities

– Notre rencontre avec Philippe Guichandut, directeur du développement et de l’assistance technique de la Fondation Grameen Crédit Agricole (article également disponible en anglais)