La revue de web d’octobre 2014

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Le blog EVE vous parle jour après jour de ce qui change dans nos entreprises, de toutes les initiatives qui participent à un meilleur équilibre femmes/hommes et permettent l’expression et le déploiement des talents en tout genre.

 

Le blog EVE garde aussi incessamment un oeil sur ce qui se passe ailleurs, dans d’autres environnements, tout près de nous comme à l’autre bout du monde. Et à la fin de chaque mois, il vous propose de réagir sur quelques actualités marquantes.

C’est la revue de web. Voici sans plus attendre celle d’octobre 2014.

 

 

 

Le classement du mois : The Global Gender Gap Index 2014 is out!

Le 9ème Global Gender Gap Report vient d’être révélé par le Forum Economique Mondial. C’est la plus vaste étude disponible aujourd’hui sur les inégalités femmes/hommes à travers le monde : 142 nations passées à la loupe de 4 grands critères (santé, éducation, participation à la vie économique et participation à la vie politique) détaillés au travers d’une quinzaine d’indicateurs.

Comme les précédentes années, ce sont les pays du Nord de l’Europe, avec l’indéboulonnable Islande en tête, qui prennent les premières places du classement général.

Certains pays font des remontées spectaculaires, dont la France qui passe de la 29è à la 16è place entre 2013 et 2014.

Le rapport propose aussi d’observer les évolutions sur un temps un peu plus long, en comparant les données de la première étude (en 2006) à celles d’aujourd’hui : se distinguent notablement pour les progrès accomplis au cours de la décennie certains pays d’Amérique latine (Nicaragua, Bolivie, Equateur, Guatemala…), d’Asie (Bangladesh, Nepal) et d’Afrique (Burkina Faso, Kenya) et du Moyen-Orient (Arabie saoudite, Yemen). L’égalité est en revanche en recul en Croatie et Macédoine, au Mali, en Tunisie, au Kazakhstan et au Sri Lanka.

 

 

L’étude du mois : le coeur des femmes moins résistant au stress?

Une étude de la Duke University récemment publiée dans le Journal de l’American college of Cardiology établit une différence de réactions des organismes féminin et masculin en situation d’exposition au stress. Les travaux de l’équipe conduite par la Dr Zainab Samad concluent à un risque accru d’accident cardio-vasculaire chez les femmes.

Si d’aucun-es s’inquiètent que de telles révélations apportent de l’eau au moulin des opinions essentialistes (qui voudraient par exemple que les femmes, pour s’épargner le stress, évitent aussi les responsabilités susceptibles de le provoquer), d’autres voient dans les progrès de la médecine différenciée selon les sexes une voie prometteuse pour l’égalité.

Admettre que les corps féminin et masculin ne fonctionnent pas toujours exactement de la même façon serait un préalable à une reconnaissance de la nécessité d’accorder des crédits de recherche spécifiques pour la santé féminine (parent pauvre s’il en est, de la recherche médicale), d’engager les process d’expérimentation des traitements sur la voie systématique de la mixité (les médicaments sont aujourd’hui majoritairement testés sur des hommes) et de gagner en efficacité dans la prévention.

Dans cet esprit, le passionnant ouvrage (paru le mois dernier) de la philosophe des sciences Peggy Sastre, intitulé Le Sexe des maladies, fait le point sur l’état des recherches en médecine différenciée et sur les perspectives qu’elle offre pour mieux soigner les hommes ET les femmes.

 

 

La maxime du mois : si trop souvent tu te demandes pardon, tu ne seras jamais le patron (ni la patronne, en l’occurrence)

Les femmes s’excusent trop, trop souvent, et pour de mauvaises raisons, s’exclame la journaliste Gabrielle Moss dans une tribune sur Bustle.

Pardon d’être débordée, pardon de ne pas accepter une proposition de salaire inférieur à celui que je reçois présentement, pardon de ne pas être parfaite, pardon par avance au cas où éventuellement peut-être qui sait je serais amenée à vous offenser, pardon de culpabiliser, pardon de ne pas être toujours sincère quand je demande pardon et d’ailleurs pardon de demander tout le temps pardon!

Ca ressemble à un sketch, mais d’après Moss, c’est un authentique plombeur de carrière pour les femmes : entre témoignage d’un déficit de confiance peu engageant pour les recruteurs, bonnes occasions gracieusement offertes aux interlocuteurs de faire porter sur une coupable auto-désignée la charge des échecs collectifs et expression par trop implicite des demandes peu propice à leur satisfaction, la pardonite aigüe serait une affection professionnelle hautement handicapante.

Mais on peut en guérir, Moss en témoigne : en se sevrant de la « sorry addiction« , elle a découvert que non seulement personne ne lui en voulait autant qu’elle s’en était trop souvent voulue à elle-même, mais encore qu’elle inspirait nettement plus de respect depuis qu’elle préfèrait dire « un peu de patience, mon travail est bientôt prêt » plutôt que « toutes mes excuses, je suis super en retard, c’est sans doute que je suis mal organisée« .

 

 

Le couple du mois : May-Britt et Edvard Moser, Prix Nobel de Médecine

Le 6 octobre dernier, la neurobiologiste May-Britt Moser devenait la onzième femme à recevoir un Prix Nobel de Médecine pour ses travaux sur certaines cellules du système neuronal qui favorisent le sens de l’orientation.

Cette récompense parmi les plus prestigieuses, elle la partage avec deux chercheurs associés, dont son propre époux, Edvard. Les Moser deviennent ainsi le 4è couple nobélisé de l’histoire, après Pierre et Marie Curie, Frédéric Joliot et Irène Joliot-Curie et Gerti et Carl Cori.

Une seule autre femme a reçu cette année reçu un Nobel (sur 13 personnalités récompensées) : la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai qui a plusieurs fois risqué sa vie pour exercer son propre droit d’aller à l’école et promeut partout dans le monde l’accès à l’éducation pour les filles.

 

 

Le coup de g*** du mois : l’éditeur scolaire qui avait oublié que maman aussi travaille

C’est Virginie Sassoon, docteure en sciences de l’information et présidente de l’association d’éducation aux images Txiki Productions qui a soulevé le loup… Et lancé le buzz en publiant le 19 octobre sur sa page Twitter une photo de la fiche d’exercice soumise à sa propre fille en classe de CP : où, pour illustrer la notion de simultanéité, on montre un Monsieur Martin fort occupé au travail puis méritant bien sa séance télé en fin de journée tandis que Madame son épouse passe la journée à briquer la maison et à remplir le frigo en se détendant le soir venu avec un peu de vaiselle à essuyer!

L’image semble sortir d’un manuel des fifties mais ne date pourtant, selon son éditeur interrogé par Rue89, que d’une dizaine d’années. Après avoir présenté ses excuses, l’entreprise qui commercialise cette fiche pédagogique s’est engagée à ne plus la diffuser dans le réseau enseignant.

 

 

 

Et vous, quelles actualités marquantes retenez-vous de ce mois d’octobre 2014?

 

 

 

Marie Donzel, pour le blog EVE