Isabelle Garrouste, de EVE 1 à « Quand les EVE rêvent » : « Il faut passer de l’intention à l’action »

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Quand les EVE ne se réunissent pas, en décembre, à Evian pour leur grand séminaire annuel, que font-elles? Elles rêvent! Dérobant quelques heures à leurs fonctions professionnelles très prenantes, elles se retrouvent lors de séances de créativité pour mener ensemble une réflexion de fond sur tous les sujets qui intéressent le programme EVE.

Isabelle Garrouste, contrôleuse de gestion au Crédit Agricole, a participé il y a quelques semaines à l’une des rencontres « Quand les EVE rêvent ». Cette femme à l’emploi du temps surchargé et à l’irrésistible franc-parler a pris quelques instants pour répondre à nos questions.

Programme EVE : Vous avez participé à la première édition du programme EVE, en décembre 2010. Qu’avez-vous retenu de cette expérience?

 

Isabelle Garrouste

Isabelle Garrouste : L’expérience a été formidable. J’en garde un excellent souvenir. Je suis repartie du séminaire pleine de bonnes intentions. Mais je regrette de ne pas avoir pris de notes, sur place. Parce que 18 mois après, je ne sais plus exactement ce que j’y ai appris et du coup, j’ai l’impression de ne rien faire de ce que je m’étais promis. C’est d’autant plus agaçant que nous avions eu une excellente intervention sur la philosophie positive, celle qui consiste à passer de l’intention à l’action en se fixant des objectifs à sa portée. Mais j’ai été rattrapée par le quotidien, et j’ai oublié d’appliquer ce que j’avais appris, et que j’avais été si heureuse d’apprendre, de surcroît.

Programme EVE : Oui, mais la différence, c’est quand même la prise de conscience…

Isabelle Garrouste : C’est vrai. Maintenant je sais que je peux faire différemment. Je sais que même si l’agenda est surchargé, s’il y a en permanence des urgences, si on a la tête dans le guidon, il faut pouvoir, à un moment ou à un autre, se replonger dans l’essentiel.

Programme EVE : C’est pour vous « replonger dans l’essentiel » que vous vous êtes inscrite à une séance de créativité de « Quand les EVE rêvent »?

 

Auguste Comte, le père de la philosophie positive

Isabelle Garrouste : Exactement. Quand je me suis inscrite, j’ai décidé que ce ne serait pas « arbitrable », que j’irai, quoiqu’il arrive. En fait, j’ai failli ne pas y aller. J’avais évidemment quelque chose à faire en urgence au bureau ce jour-là. La solution de facilité, c’était de ne pas aller à « Quand les EVE rêvent ». J’étais en train de me mettre la pression pour ce boulot urgent, au bureau, puis, je me suis dit : « Non, ça suffit, tu t’es inscrite, alors tu y vas! » et puis aussi « Ecoute, EVE, ça revient pas si souvent que ça, si tu rates les occasions d’y aller, c’est pas demain que ça se fera ». Alors, j’y suis allée.

Programme EVE : Et vous n’avez pas regretté…

Isabelle Garrouste : Oh que non! Pendant trois heures, j’ai échangé des idées, j’ai pris le temps de réfléchir, je me suis interrogée, j’ai écouté les autres, je me suis aussi écoutée moi-même.

Programme EVE : Qu’est-ce qui vous a le plus surprise et interpellée pendant cette séance de créativité de « Quand les EVE rêvent »?

Isabelle Garrouste : La liberté de parole! Que ça fait du bien d’entendre des points de vue différents qui s’expriment sans auto-censure, par-delà le politiquement correct. Cette liberté de parole et la créativité qui en découle, on a du mal à l’exprimer en entreprise. C’est une responsabilité partagée entre l’organisation qui aurait tendance à l’étouffer et les individus qui n’arrivent pas à se lâcher. Ce que j’ai observé à « Quand les EVE rêvent », c’est que c‘est parce que nous étions des personnes différentes, avec des profils divers, que nous étions créatifs. C’est sûr que c’est dans la diversité et dans la mixité qu’on trouve de la créativité. C’est la confiance aussi qui permet ça : avoir un espace où on peut s’exprimer librement, sans craindre le regard des autres ou s’inquiéter des conséquences de sa prise de parole, c’est indispensable. Mais hélas, plus on monte dans la hiérarchie et moins on ose. Alors même que les directions générales ont précisément besoin de créativité pour faire bouger les organisations, bousculer les schémas, changer les habitudes.

 

Programme EVE : C’est d’un vrai changement « culturel » dont vous parlez…

Isabelle Garrouste : Parfaitement. Il faut donner à chacun les moyens d’aller trouver des idées au fond de soi. Mais pour cela, il faut des perturbateurs. Les personnes qui animaient l’atelier de créativité de « Quand les EVE rêvent » ont joué ce rôle pour moi. Cette séance de créativité, c’était une bouffée d’oxygène mais aussi un pas de côté, pour voir les choses autrement et m’interdire de me remettre la tête dans le boulot comme avant, comme s’il ne s’était rien passé…

Isabelle Garrouste : Maintenant, c’est décidé, je prends des notes sur ce que j’apprends de ces expériences, c’est ma façon de faire, écrire pour retenir, d’autres personnes peuvent s’y prendre autrement. Mais moi, j’ai besoin de ça pour prendre des engagements avec moi-même après les avoir pris avec les autres.


Propos recueillis par Marie Donzel

 

NB : Pour toutes celles et ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à la séance sur la philosophie positive ou qui n’ont pas pensé à prendre des notes pendant celle-ci, notre sage Catherine Thibaux recommande chaudement la lecture de L’apprentissage du bonheur de Tahal Ben-Shahar, préfacée par Christophe André.