Francesca Aceto à la rencontre des « Femmes en mouvement »

Eve, Le Blog Dernières contributions, Egalité professionnelle

Le 12 décembre 2018, Francesca Aceto, présidente de SNCF au Féminin, était l’invitée d’honneur du réseau professionnel féminin Femmes en Mouvement qui fédère les professionnelles de la mobilité et des transports dans le secteur.

Retour sur cette soirée avec la Présidente de Femmes en Mouvement, Marie-Xavière Wauquiez.

Parlez-nous un peu de Femmes en Mouvement, pour commencer…

Marie-Xavière Wauquiez : c’est un réseau né il y a 3 ans sous l’impulsion de femmes du secteur des transports et de la mobilité qui en avaient tout simplement marre de ne voir que des hommes, pour la plupart blancs et quinquagénaires, être invités à s’exprimer dans les conférences et colloques sur une thématique qui concerne pourtant toute la société. Dans notre monde, ne pas pouvoir se déplacer, c’est une forme d’emprisonnement. Sur un sujet aussi crucial que celui-là, la parole ne peut pas être captée par cette fraction finalement assez minime de la population que sont les hommes d’âge moyen en cravate (rire) ! Alors, on a décidé d’organiser une conférence avec 100% de femmes à la tribune. Détail savoureux : on a fait cet événement dans les locaux de la Fondation Mozilla, là même où se tenaient par le passé les réunions d’un club strictement réservé aux hommes !

Après cet acte de lancement du réseau et une période de rodage, nous nous sommes calées sur un format de rencontres régulières, des « apéros », avec des femmes inspirantes. C’était une vraie fierté de recevoir Francesca Aceto, Présidente de SNCF au Féminin, pour le final de notre saison 2018.

Connaissiez-vous le réseau SNCF au Féminin avant de programmer cette rencontre ?

Marie-Xavière Wauquiez : Je connais Francesca depuis longtemps, nos parcours se sont croisés au temps où je travaillais chez Keolis. Et bien entendu, je suivais de l’extérieur les activités de SNCF au Féminin depuis sa création par Virginie Abadie-Dalle. Néanmoins, je dois dire que tout en sachant que c’est un réseau très dynamique, je ne soupçonnais pas l’étendue de ses activités. Francesca nous a parlé lors de cette rencontre des événements organisés partout en régions, du programme de mentorat, des groupes experts et de l’expérience d’intrapreneuriat, du documentaire (que du coup, je suis très curieuse de voir)… Tout ça porté par sa personnalité rayonnante, ça a donné de l’énergie à tout le monde.

Je trouve particulièrement pertinente la vision de Francesca qui conjugue transversalité et esprit « labo ». Le réseau SNCF au Féminin s’est rendu indispensable au groupe par sa capacité à apporter de nouvelles idées et à toucher tous les métiers partout sur le territoire. D’autres organisations du secteur des transports devraient s’en inspirer ! Il y a tant à faire pour rendre l’espace public plus accueillant pour tout le monde et c’est le secteur des transports et déplacements qui y a sa carte à jouer.

De quel espace public accueillant pour le plus grand nombre rêvez-vous ?

Marie-Xavière Wauquiez : Je vais parler très concrètement : quand vous êtes une femme enceinte de 7 ou 8 mois, vous vivez la situation d’une personne à mobilité réduite, dans la rue, dans les transports publics, dans les files d’attente… Et ça vous donne un aperçu du vécu quotidien des personnes en situation de handicap ou des seniors. Après ça, vous ne regardez plus jamais de la même façon un escalier, un escalator ou un ascenseur susceptibles de tomber en panne et c’est une évidence que les rampes douces et lentes de montée/descente dans une gare (comme c’est le cas à la gare Rosa Parks) sont la solution pour que tout le monde puisse plus facilement circuler, la personne en fauteuil roulant, celui ou celle qui a une grosse valise, celui ou celle qui pousse une poussette, celle qui attend un bébé, la personne qui marche lentement parce qu’elle est blessée ou âgée… Autre exemple : Francesca nous a parlé des tenues de sécurité et de la façon dont SNCF au Féminin a été moteur dans leur adaptation à la morphologie des femmes… Et que finalement, des hommes qui chaussaient du 39 ou n’avaient pas le gabarit « standard » y ont aussi trouvé leur compte ! Ce qu’on fait pour les femmes, en réalité, on le fait pour tout le monde. Une phrase de Melinda Gates le résume très simplement : « octroyer des moyens aux femmes, c’est donner des moyens à celles qui prennent soin de tout le monde ».