Les 5 actus égalité / mixité de février 2019

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Le mois de février a beau être le plus court de l’année, les actualités ne manquent pas sur les fronts de la mixité, de l’égalité professionnelle et du leadership équilibré. Découvrez sans plus tarder les infos qu’il ne fallait pas rater.

La ministre du mois : Raya Haffar Al Hassan, première ministre de l’Intérieur du monde arabe

Raya Haffar al-Hassan est, depuis le 6 février 2019, ministre de l’Intérieur du Liban. Une première pour le pays du cèdre, mais aussi pour l’ensemble du monde arabe. Le premier ministre libanais, Saad Hariri, déclare ainsi souhaiter voir davantage de femmes à des postes au leadership élevé : « le Liban doit s’habituer à voir les femmes occuper des rôles de leadership, et possiblement la tête de l’état ». Et même si le nombre des femmes ministres du nouveau gouvernement libanais – 4 sur 30 – est faible, il ne s’agit pas moins aussi d’un record. Autre nouvelle réjouissante en matière de leadership féminin ce mois-ci : le prochain maire de Chicago sera une mairesse, noire de surcroît ! Lori Lightfoot et Toni Preckwinkle sont en effet arrivées en tête du premier tour des municipales, en devançant l’ancien chef de cabinet de Barack Obama, Bill Daley. L’occasion de rappeler que depuis 1837, Chicago n’a été dirigée que par un seul noir… et une seule femme.

La loi du mois : la Chine sanctionne les discriminations sexistes à l’embauche

Alors que le taux d’emploi des Chinoises a chuté de 11% entre 1990 et 2018 selon l’OIT, passant de 79% à 68%, l’empire du Milieu tente de changer la donne. Une note publiée ce 12 février par 9 organismes dont le Ministère des Ressources humaines chinois vise ainsi à limiter les discriminations sexistes à l’embauche. Il sera donc désormais formellement interdit de questionner une candidate sur son statut marital, ses projets d’enfants ou encore l’état de sa fertilité, et les tests de grossesse seront également bannis de la visite médicale d’embauche. Des sanctions sont à la clé pour les contrevenant·e·s :  amendes pouvant atteindre les 50 000 yuans (6 560€) ou le retrait de permis des agences de recrutement fautives. Les discriminations liées à la maternité ne sont pas une spécificité chinoise. Une étude publiée par Bright Horizon, plus important service de garde d’enfants aux États-Unis, avance qu’en 5 ans, la proportion des salariées ayant peur d’annoncer leur grossesse à leur boss a presque doublé, passant de 12% à 21%. Et la discrimination à l’embauche n’est pas plus l’apanage des femmes ! Une autre étude, conduite par l’université de Caroline du Nord et publiée en janvier dernier, donne à voir que les stéréotypes genrés pénalisent tout autant les hommes désireux de candidater à des professions majoritairement occupées par des femmes.

L’hommage du mois : Rosalind Franklin prêtera son nom au prochain rover de l’Agence spatiale européenne

Rosalind Franklin, c’est le nom de la biologiste moléculaire britannique qui a découvert l’ADN en photographiant pour la première fois sa double hélice. Mais, victime de l’effet Matilda, ce n’est pas elle qui se voit récompensée du Nobel de médecine pour cette découverte majeure mais trois hommes. Rosalind Franklin, ce sera aussi le nom du prochain astromobile de l’Agence spatiale européenne, qui a souhaité honorer la chercheuse en lui redonnant la visibilité qu’elle mérite. L’engin spatial, qui quittera l’orbite terrestre en 2020, sera le premier à porter le nom d’une femme ! En effet, seule Marie Curie avait été désignée en 2001 pour donner son nom à une exploration spatiale américaine… Qui fut annulée.

La journée internationale du mois : vive les femmes et filles de science !

Le 11 février célébrait la journée internationale des femmes et des filles de science, une initiative portée par l’Unesco et ONU-femmes depuis 2015. L’occasion d’encourager les jeunes (et moins jeunes) femmes à faire carrière dans le domaine et de se pencher sur la réalité de la filière, qui ne brille pas par sa mixité. À commencer par les bourses scientifiques, qui produisent des inégalités de financement liées à des biais de sélection, aux prix scientifiques les plus prestigieux qui sont majoritairement décernés aux hommes, en passant par les statistiques désolantes des taux de féminisation du secteur : 20% de femmes scientifiques au Canada, 20% aussi dans le secteur science-technologie-ingénierie et mathématiques en Espagne et des ingénieures australiennes moins nombreuses qu’il y a 5 ans. Heureusement, les tendances sont parfois aussi encourageantes, comme en Inde où la mixité dans la recherche scientifique semble s’améliorer. Une étude publiée le 21 février ayant décortiqué 27 000 articles de recherche montre à ce titre qu’un tiers des auteurs sont des autrices !

Les prix du mois : Grammys, Césars et Oscars : le sacre des femmes

La reconnaissance des talents féminin est cette année au rendez-vous dans les grands prix de la musique et du cinéma. Le 11 février, les Grammy Awards ont récompensé de nombreuses chanteuses, à l’instar de Kacey Musgraves qui a reçu 4 prix ou de Lady Gaga qui en a reçu 3. Le 22 février, c’est au tour de l’industrie du film français de faire la part belle aux problématiques qui font l’actualité, avec trois Césars (dont celui de meilleur film) pour Jusqu’à la garde de Xavier Legrand sur les violences conjugales et un César du meilleur long métrage d’animation pour Dilili à Paris de Michel Ocelot sur les violences faites aux femmes. Le 24 février enfin, les Oscars hollywoodiens ont notamment mis à l’honneur Ruth E. Carter (meilleur création de costume) et Hannah Beachler (meilleurs décors), les deux premières afro-américaines à remporter le prestigieux prix dans une catégorie sans interprétation depuis trente ans. Cette mise en visibilité est encourageante à l’heure où le dernier rapport 2019 de la diversité d’Hollywood produit par UCLA dénonce une permanence de la sous-représentativité des femmes et des personnes racisées et ce, dans les 12 catégories recensées de l’industrie filmographique.

 

Valentine Poisson pour le webmagazine EVE