Comment communiquer avec ceux qui ne nous ressemblent pas ? Réponses à une « question qui fâche »

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La communication est la base de la vie en communauté. Par le langage, nous sommes capables d’établir des connexions, bâtir des ponts avec ceux qui nous entourent et mener des projets ensemble. Mais comment faire lorsque nos proches sont trop… « différents » ? Pour répondre à cette question, nous avons interviewé Evelyne Rys, consultante et coach, qui nous a parlé de sa série d’ateliers sur la thématique « Comment communiquer avec ceux qui ne nous ressemblent pas ? », une initiative du réseau AlterEgales de la Caisse des Dépôts.

Pourquoi ce sujet « communiquer avec ceux qui ne nous ressemblent pas » ?

Ce sujet est le chaînon manquant de l’intelligence collective. Il ne suffit pas de mettre des personnes intelligentes autour d’une table pour produire un résultat, il faut d’abord leur apprendre à communiquer entre elles de façon constructive. Tout le monde ne fonctionne pas de la même manière et n’a pas les mêmes besoins pour se sentir bien dans une communication. Il suffit de voir comment chacun rédige ses mails. Pour certains, plus c’est court, mieux c’est – on ne perd pas de temps. Pour d’autres, il est impensable de ne pas commencer son mail par un petit « J’espère que vous allez bien ».

Le frein, quand on est « différents » en termes de personnalité, c’est l’erreur d’interprétation. Dans toute communication, l’important n’est pas ce que l’autre dit mais le sens que nous attribuons à ses propos. Or, nous interprétons tout en partant de notre propre point de vue.
Pour un adepte du « droit au but », la seule raison qui lui ferait écrire « J’espère que vous allez bien » serait qu’il sache son correspondant en mauvaise santé. Il risque donc de se demander ce qu’il a bien pu faire pour qu’on le croit malade…

Quelle est la méthode présentée lors des ateliers ? Qu’apporte en particulier la Process Com pour aborder ce sujet ?

La Process Com identifie 6 types de personnalité :

  1. Le type « empathique » : chaleureux, qui a besoin de se sentir aimé ;
  2. Le type « travaillomane » : organisé, qui a besoin de tout comprendre ;
  3. Le type « rebelle » : spontané, qui a besoin de s’amuser ;
  4. Le type « persévérant » : fiable, qui a besoin qu’on respecte ses valeurs ;
  5. Le type « rêveur » : imaginatif, qui a besoin de solitude ;
  6. Le type « promoteur » : actif, qui a besoin de challenges et d’adrénaline.

Nous avons tous ces 6 profils en nous, mais certains sont plus présents que d’autres et il y en a généralement un qui domine. L’atelier permet de se faire une idée de la répartition des différents types dans sa propre personnalité et donne des conseils pratiques pour bien communiquer avec chaque type de personnalité. Par exemple, face à une personne très empathique, la priorité sera de se montrer bienveillant, alors que face à une personne « travaillomane », l’idéal sera de se montrer logique et factuel.

Comment réagissent les participant·e·s aux ateliers ? Qu’observez-vous de leur transformation au cours de la séance ?

D’abord, il y a beaucoup de sourires. J’illustre le fonctionnement des différents types de personnalité avec de petites histoires amusantes qui aident à créer une ambiance décontractée et qui permettent d’ancrer facilement les choses à retenir. Ensuite, plus l’atelier avance, plus les participants semblent faire des découvertes importantes pour eux. Certains ont des révélations sur leur propre fonctionnement, d’autres ont soudain une illumination sur la raison de leur problème relationnel avec un collègue, un chef ou un proche. J’entends souvent des gens qui disent « Mais c’est vrai ! C’est exactement cela ! » ou alors « Je n’avais jamais vu les choses comme ça ». Ma récompense, c’est quand je revois un participant quelques mois après et qu’il vient me dire « J’ai essayé les outils de l’atelier et c’est incroyable, mais ça a marché ! J’étais en conflit depuis des années avec cette personne et maintenant tout va bien ».

Propos recueillis par Marcos Fernandes, pour le webmagzine EVE