Revue du Web Septembre 2020

eveprogramme Actualité

Comme chaque mois, le programme EVE vous présente les 5 infos qu’il ne fallait pas manquer sur le front de l’égalité professionnelle, de la mixité et du leadership équilibré.

La « stratégie mixité » du mois — Un concours réservé aux femmes cheffes d’orchestre

Des musiciennes venues du monde entier (Colombie, États-Unis, Corée du Sud, Italie, Grèce, Pologne, Chine, Canada, Indonésie, Venezuela et Grande-Bretagne) ont participé du premier concours organisé pour les femmes cheffes d’orchestres. Intitulé « La Maestra », l’évènement s’étant déroulé à la Philarmonie de Paris avait l’intention de rendre les femmes visibles, d’inspirer les nouvelles générations et d’encourager les programmateurs à ne pas ignorer le facteur « diversité ». Selon Claire Gibault, cheffe d’orchestre derrière l’organisation du « Maestra », « c’est une stratégie de faire un concours réservé aux femmes mais pas une stratégie pour durer. C’est pour marquer le coup, faire vraiment réfléchir les programmateurs, les agents, les enseignants. Et pour mettre en lumière des talents de femmes absolument inconnues ».

L’hommage du mois — La brillante histoire de Ruth Bader Ginsburg

Le combat pour l’égalité a perdu une personnalité très assidue : la juriste américaine Ruth Bader Ginsburg, disparue le 18 septembre. Ses débuts en tant que jeune avocate et mère d’un enfant de 4 ans ont été fondatrices dans sa prise de conscience et de son engagement : même après avoir fait ses études à la prestigieuse université de Harvard, Ruth Bader Ginsburg a eu du mal à trouver un emploi. Ce départ challengeant ne l’a pas empêchée de réaliser un parcours exemplaire et d’être nommée, en 1993, sous la présidence de Bill Clinton, à la Cour suprême des États-Unis, devenant la deuxième femme à y siéger. Toute sa carrière durant, elle s’est dédiée à des sujets progressistes — les droits des femmes, les minorités ethniques, les personnes LGBT+ — lui valant une admiration d’une partie de la population américaine qui voyait en elle le symbole d’une transformation et surtout d’un espoir de voir la société avancer.

Le discours du mois — Christine Lagarde réitère son appel à plus de parité dans les instances décisionnelles

« L’égalité est un combat quotidien, qui n’est jamais gagné », postulait, il y a bien un an, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne – une phrase qui en dit beaucoup sur son engagement de longue date pour la cause des femmes. Récemment, elle a encore une fois déploré qu’il y ait toujours  « trop peu de femmes à des postes à responsabilités dans le monde, notamment dans les domaines économique et financier ». Elle a également dénoncé les effets de la pandémie de Covid-19 qui pourrait empirer la situation des femmes dans le marché du travail : « comme dans toutes les crises économiques, elles sont plus exposées au risque de perdre leur emploi ou de voir leur salaire baisser ».

 

L’album du mois — La mixité dans les paroles de Grand Corps Malade

Le « slameur » français Grand Corps Malade a donné rendez-vous à ses idoles féminines (Véronique Sanson, Suzanne, Camille Lelouche, Louane…) pour produire en leur compagnie son nouvel album, œuvre qui déclare son engagement en faveur de l’empowerment des femmes : « Mesdames ». La spontanéité et l’improvisation étaient les ingrédients de cette nouvelle sortie musicale : « Pour la plupart des femmes présentes sur l’album, on s’est vu, et une fois ma proposition de duo acceptée, on se demandait : alors, de quoi on va parler ? », raconte l’artiste, qui chante sur l’activisme en ligne et sur la force des femmes qui ont changé l’histoire, dont Simone Veil, Marie Curie ou Angela Davis. À écouter absolument !

Le projet de loi du mois – Un congé paternité de 28 jours en France

Cela fait longtemps qu’une partie de la société française le demande : l’allongement du congé paternité (de 14 à 28 jours) sera finalement intégré au projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Ce dispositif – qui s’ajoute aux trois jours de congé de naissance financés par l’employeur – aura un nombre de jours obligatoires qui ne pourront pas être renoncés par le salarié ni refusé par la Direction. Le pédopsychiatre Romain Dugravier a célébré l’annonce de l’allongement, qui selon lui va fortifier des relations  moins inégalitaires dans les foyers : « Notre ambition, c’est que les deux parents puissent s’engager pour construire les premiers liens avec leur enfant et avoir du temps à y consacrer ». Chantal Huet, présidente de Familles de France, doute néanmoins de la faisabilité de la période de 28 jours, argumentant que « certaines familles ne pouvaient pas prendre ce congé de paternité et d’accueil pour la bonne raison que le budget familial ne pouvait pas le permettre ». Le projet de loi sera discuté en octobre et mis en place en juillet 2021.

 

Marcos Fernandes pour le webmagazine EVE