Article tips : boostez votre personal branding

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Le personal branding, c’est l’art de faire valoir ce que l’on vaut. Par ce que l’on vaut, il ne faut pas entendre « combien je peux espérer sur tel ou tel marché ? », mais « quelle valeur ajoutée ai-je à proposer dans tel ou tel environnement ? ». Nuance importante : se « marketer », ce n’est pas se transformer en produit, c’est d’abord prendre conscience (puis agir pour que les autres prennent conscience) de la valeur que l’on représente.

Quelques astuces pour un personal branding aligné et efficace.

1/ Cartographier sa valeur

La première cible de votre « marketing de soi », c’est vous-même ! Cette personne qui ne se soupçonne pas toujours de tant de compétences et capacités. Relisez votre histoire à la lumière des acquis que vous avez engrangés, dans tous les environnements que vous avez traversés : activité associative quand vous étiez étudiant·e ? Vous avez sans doute un pouvoir d’influence, des qualités de communicant·e, un sens de la logistique, un début d’expertise sur une ou plusieurs thématiques ! Job alimentaire dans vos premières années de vie professionnelle ? Vous avez le sens du terrain et du service, vous êtes humble et ouvert·e d’esprit, vous savez nouer des relations de camaraderie partout où vous passez ! Expérience professionnelle décevante ? Vous avez su identifier ce dont vous ne vouliez plus, vous avez su rebondir en trouvant des appuis, en agitant votre réseau, en repartant éventuellement à zéro, vous êtes indiscutablement capable de résilience. Conjugalité et parentalité ? Vous êtes un·e as de l’organisation, vous avez le sens des priorités, vous savez négocier des compromis au quotidien ! Faites la liste de tout ce que la vie vous a appris…

2/ Mettre en avant la transférabilité de ses savoirs

… Et que vous allez pouvoir transférer en contexte professionnel. Difficile a priori, dans une culture qui sépare encore beaucoup les espaces et les temps de vie, de faire directement valoir que son passé de baby-sitter a profondément ancré un sens des responsabilités ou que son engagement dans l’association de parents d’élèves a utilement musclé des capacités de médiation et de négociation. Pourtant, c’est là ! Et sans forcément le savoir, vous avez déjà transféré ces compétences dans une foule de situations professionnelles. En tant que manager, vous savez que si l’un·e de vos collaborateurs/collaboratrices n’est pas tranquille parce qu’il/elle n’est pas en confiance avec la personne qui garde ses enfants, il/elle a du mal à être au top de sa performance. En tant que chef·fe de projet, vous avez intuitivement pris l’habitude de considérer que les résistances des autres ne sont pas des oppositions stériles à votre point de vue, mais l’expression d’un besoin d’être sécurisé·e par rapport à d’autres interlocuteurs. En tant que pilote de mission, vous avez naturellement en tête qu’un retard ici désorganise le travail là, ce qui met en difficulté d’autres parties prenantes etc. Bref, vous êtes blindé·e de soft skills. Ne reste plus qu’à mettre des mots dessus : résilience, intelligence émotionnelle, empathie, écologie relationnelle, sens des situations…

3/ Valoriser son « intelligence des situations »

Parlons justement de l’intelligence des situations ! Car rien ne sert d’avoir un lourd sac à dos de compétences, si on ne sait pas les mettre en œuvre en contexte. Votre toute première qualité, c’est de comprendre ce qu’il se passe dans votre environnement. Quels sont les enjeux ? Pourquoi les gens n’agissent-ils pas (apparemment) de façon rationnelle ? Quel est le passif de l’environnement dans lequel vous vous inscrivez ? Quels jeux de pouvoir s’exercent ? Quel est le poids de la « culture locale » ? Il n’y a pas de questions tabous ! Et pas de réponses simplistes, non plus : montrez que vous n’avez pas peur de la complexité, que savez prendre en compte une multiplicité de paramètres, que vous n’avez pas besoin d’être en connivence avec les personnes pour leur faire confiance et leur inspirer confiance. Vous êtes pro ! Pour vous, les situations, ce n’est pas un cadre qui s’impose et contre lequel vous lutteriez, c’est un terrain de jeu sur lequel vous faites démonstration de votre pertinence et de votre efficacité.

4/ Incarner ce que l’on avance

Pour autant, vous n’êtes pas une machine. Vous êtes une personne, qui a sa personnalité. Ne cherchez pas à cacher (ce que vous considérez comme) vos défauts, ne cherchez pas à masquer (ce qui vous semble être) des défaillances. Assumez que votre tempérament vous pousse plutôt à éviter le conflit pour apaiser l’ambiance ou au contraire à mettre les pieds dans le plat pour accélérer la résolution des problèmes ; assumez que vous êtes une personne de conviction qui a besoin d’être alignée avec ses valeurs en toutes circonstances ou bien que vous avez plutôt une âme de « médiateur » qui aime à faire converser les opinions divergentes pour rechercher le consensus ; assumez que vous avez besoin que les choses se fassent vite ou à l’inverse, que vous préférez les projets de long terme où il est bon de savoir faire preuve de patience… Jouer franc-jeu ! Inutile de forcer votre nature : apprendre, ce n’est pas se contrarier tel·le un·e gaucher·e que l’on forcerait à écrire de la main droite, c’est s’approprier ses deux mains (et tout son corps, ainsi que son esprit, son passé, ses envies, ses besoins…) pour se sentir le plus habile possible en fonction des circonstances.

5/ Soigner la forme, au service du fond  

Maintenant que vous avez fait le point sur qui vous êtes et quelles compétences valorisables vous représentez, il va falloir communiquer. Sur les réseaux sociaux, à commencer par les plateformes professionnelles, mais aussi chaque fois qu’il vous faudra parler de vous (en entretien de recrutement ou d’évaluation, en situation de défendre un projet que vous pilotez, en contexte de défense de vos intérêts…). Il va donc vous falloir un « pitch de soi ». Imaginez-vous en conditions extrêmes : me raconter en 3 minutes à quelqu’un·e qui ne connait absolument pas mon métier et mon environnement ; dire pourquoi je suis là à une soirée à laquelle je n’ai pas été invité·e ; expliquer dans une autre langue que ma langue maternelle ce que je sais faire ; convaincre des passant·e·s que je suis légitime pour intervenir dans une dispute entre usager·e·s de la voirie etc. Normalement, à l’issue de ces exercices, vous savez présenter de façon simple, en quelques mots, qui vous êtes, ce dont vous êtes capable, comment vous vous y prenez pour faire face à toutes sortes de situations… Il n’y a plus qu’à l’écrire dans votre profil LinkedIn !

Marie Donzel, pour le webmagazine EVE