Votre revue de web octobre 2021

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Le pays du mois : l’Islande atteint le record mondial de femmes au Parlement

Les pays nordiques n’en finissent pas de mener la course en tête sur le terrain de l’égalité de genre ! C’est l’Islande qui remporte la médaille d’or, en annonçant 47,6% de femmes élues dans son Parlement à l’issue des dernières législatives.

Une bonne occasion de revenir sur le modèle scandinave en matière d’égalité de genre : contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’homme — et la femme du Nord ne sont pas génétiquement mieux programmé·e·s pour partager les responsabilités. Mais les pays scandinaves ont très tôt été confrontés à des défis démographiques, ne permettant pas que l’on se prive de la moitié des forces vives. Alors, très tôt, ont été mises en œuvre des mesures d’articulation des temps de vie, des actions en faveur de la mixité des métiers, des politiques visant à ce que femmes et hommes puissent autant accéder aux fonctions à responsabilités.

Et cela a bel et bien porté effet sur les mentalités : c’est en observant en pratique, de façon parfaitement banale et décomplexée, des femmes comme des hommes qui s’occupaient des affaires politiques, familiales, économiques, sociales, que les nordiques ont compris l’égalité comme allant de soi. Comme quoi, souvent, l’exemple et l’habitude valent mieux que d’interminables débats !

 

L’action anti-sexiste du mois : les conductrices égyptiennes ne se laissent pas intimider

« La conduite de Harem », ainsi est désigné le « style féminin » au volant parmi les haters sur les réseaux sociaux au Moyen-Orient. Parti d’Arabie saoudite, où les femmes peuvent conduire depuis seulement 4 ans, ce bashing en ligne se manifeste à travers des blagues douteuses, des vidéos d’accident prétendant démontrer que les conductrices sont des dangers ambulants mais aussi des appels au retrait du droit au permis. Voilà qui a agacé les Egyptiennes qui peuvent conduire depuis 1920 et goûtent guère ce retour en force du machisme sur les routes. Alors, à l’arrière de leur auto, elles ont collé des stickers à message « Ne klaxonne pas, quand je m’énerve, je ralentis », « Femme au volant, prends l’autre file », «  Si tu veux éviter l’accident, regarde la route au lieu de regarder celle qui conduit ».

 

La question du mois : les femmes font-elles plus de burn-out que les hommes ?

Coup de massue à la lecture du 7è rapport McKinsey sur le leadership des femmes : la progression de la part des femmes aux responsabilités suit une courbe parallèle à celle des syndromes d’épuisement professionnel chez les femmes. A telle enseigne qu’aujourd’hui, les femmes sont plus nombreuses à souffrir de burn-out que les hommes alors même qu’elles restent minoritaires aux postes d’encadrement supérieur.

De l’eau au moulin de celles et ceux qui prétendent depuis le départ qu’elles n’ont pas les épaules assez larges pour les fonctions de leadership ? Ou plutôt, nous disent les expert·e·s aguerri·e·s, les effets d’une permanence du plafond de verre : pour arriver aux postes les plus élevés, les femmes continuent à devoir prouver davantage que les hommes, subissent (et se mettent) davantage de pression, supportent une charge mentale accrue aussi bien sur le plan professionnel que personnel quand elles se retrouvent prisonnière du complexe de Superwoman… Et tout cela n’a été que renforcé avec la crise CoViD.

Donc, si l’on ne veut pas assister à un drastique recul de la place des femmes dans les sphères décisionnaires de l’économie, il y a urgence à faire sauter les verrous intériorisés des femmes tout en prolongeant les efforts dans le sens d’une meilleure acceptation sociale de la banalité de leur accès aux responsabilités et au pouvoir.

 

La déception du mois (et de l’année) : une seule femme parmi les nobélisé·e·s 2021

Depuis 1901, 58 femmes ont été récompensées par les prix Nobel contre 885 hommes (soit 6,5%). Et ce n’est pas la moisson 2021 qui va inverser la tendance : sur 13 lauréat·e·s, il n’y a qu’une seule femme. Il s’agit de la journaliste philippo-américaine Maria Ressa qui partage le Prix Nobel de la Paix avec son confrère russe Dmitry Muratov.

Est-ce le résultat d’un sexisme crasse dans lequel serait irréductiblement englué l’Académie royale de Suède ? Plus probablement d’une démonstration de la puissance de l’Effet Matilda… Ou quand les conditions de reconnaissance des apports d’un individu aux progrès de l’humanité dépendent autant de son talent que de ses réseaux, de sa capacité à se mettre en lumière, de l’état des perceptions socioculturelles, des structures de légitimation… Mais ce qui est sûr, c’est qu’à l’arrivée, cela contribue clairement à priver les femmes de rôles-modèles.

Et si on lisait tou·te·s le dernier livre de Titiou Lecoq sur la place des femmes dans le récit de l’histoire, afin de sortir de nos visions étriquées de ce qui fait le « grand homme » ?

 

Le youtubeur du mois : Ben Nevert interroge la masculinité contemporaine

Portrait en pleine page du Parisien, ce mois-ci, pour Ben Nevert, le youtubeur qui cartonne avec sa chaîne « Je ne suis pas viril ». Un titre qui

annonce toutes les interrogations que le jeune homme de 29 ans, dont les vidéos totalisent déjà plus de 30 millions de vue, partage avec sa communauté : poids de la masculinité toxique sur la condition des femmes, les injonctions faites aux hommes, les relations femmes/hommes, la perpétuation de l’homophobie ; difficultés des hommes à exprimer leurs émotions, à parler simplement entre eux de ce qui touche au sensible (l’amour, le désir, l’âge et le vieillissement etc.) ; goûts artistiques plus ou moins en phase avec les attendus de son genre, de sa génération, de sa classe sociale…

Un vrai bijou que cette chaîne qui accueille régulièrement des invité·e·s, célébrités ou témoins, parfois les copines et les copains.

 

L’appli du mois : Malo, pour les parents… Qui ne sont pas QUE parents !

Tandis que le gouvernement se faisait largement moquer pour avoir annoncé en grandes pompes le lancement d’une « bébé box » offerte aux jeunes parents pour accompagner les mille premiers jours de l’enfant, une appli pour une parentalité épanouie faisait le buzz.

Elle s’appelle Malo, est équipée d’une IA qui a vocation à alléger la charge mentale des parents en se chargeant de détecter les signes des besoins de bébé ou bien en leur rappelant les rendez-vous médicaux et administratifs, et prodigue des conseils d’expert·e·s pour prendre soin de l’enfant mais aussi pour vivre sa parentalité sans sacrifier sa vie de femme et d’homme (faire face à la déprime post-partum, reprendre une sexualité, renouer avec son corps, retrouver une vie amicale, reprendre le boulot, gérer les tensions dans le couple…).

Pas vraiment de grosse différence, en apparence, entre le propos de la « bébé box » et celui de « Malo »… Sauf que dans un cas, c’est la puissance publique qui s’en mêle et dans l’autre l’acte d’achat individuel. Peut-être qu’en matière de parentalité, chacun·e veut pouvoir faire ses choix d’être conseillé·e ou ne pas l’être ; de raffermir son fessier ou pas ; de sortir en couple, entre ami·e·s ou de rester à la maison devant une bonne série…

 

La palmarès du mois : quelles sont les entreprises les plus avancées en matière de leadership des femmes ?

C’est désormais un rendez-vous incontournable : la publication du rapport sur la féminisation des entreprises, commandé au cabinet ConvictionsRH par le gouvernement. Pour la cinquième année consécutive, la foncière Gecina est en tête du classement, suivie par Sodexo, Mercyalis, la Française des Jeux et Maisons du Monde. L’Oréal, en 6è position, est sacrée leader pour la parité du top 100.

 

Marie Donzel, pour le webmagazine EVE