Autocoaching : 3 tips pour lâcher prise

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Face aux crises, aux situations de tension, aux difficultés qui semblent majeures voire insurmontables ou tout simplement aux nœuds qu’on se fait au cerveau pour des choses plus ou moins graves, on le sait, il faut savoir lâcher prise ! Admettre que l’on ne contrôle pas tout, accepter que certaines choses nous dépassent, supporter que l’on n’a pas tout le pouvoir de changer les choses et enfin regarder la situation depuis un autre point de vue, avec plus de champ et de sérénité. Oui, mais comment faire ? Parce que lâcher prise n’a rien d’intuitif et que c’est encore plus difficile dans les situations complexes, on vous donne quelques tips pratico-pratiques pour vous entraîner à l’art de relâcher sans (s’) abandonner.

 

1. Le lâcher prise ne se conjugue pas à l’impératif

Vous avez remarqué l’effet que cela vous fait quand, alors que vous êtes en train de faire des ronds sur vous-même tout en ayant la tête dans le guidon dans une roue de hamster, quelqu’un·e vient vous dire « Lâche prise » ?  On a beau vous dire « C’est pour ton bien », il y a de fortes chances pour que vous ayez d’abord envie de lâcher… des baffes !

Alors, pas la peine non plus de vous dire à vous-même « Mais enfin, je dois lâcher prise ! je dois lâcher prise ». Car le lâcher-prise ne se conjugue pas à l’impératif. C’est parfaitement logique : lâcher prise, c’est renoncer à contrôler. Or si vous êtes en pleine phase d’anxiété où vos réflexes de contrôle jouent à fond les ballons, il y a une chose entre toutes que vous ne pouvez pas contrôler, c’est la perte de contrôle !

Le lâcher prise, c’est tout sauf sur injonction. Au lieu de vous dire « Lâche prise », demandez-vous plutôt « qu’est-ce qui peut arriver si je lâche prise ? ». Listez les risques, du plus anodin au plus cataclysmique, qu’induirait le fait que vous ne preniez pas les choses directement en main.

Exercice d’entraînement : Exercez-vous sur une situation personnelle à enjeu modéré, dans laquelle vous savez que vous avez tendance à prendre le contrôle. Par exemple, la préparation des repas ou l’organisation des vacances. Que peut-il arriver si vous ne vous n’empoignez pas le manche ? Dans le pire des cas, on ne dînera pas/on ne partira pas en vacances ; à un niveau intermédiaire de risque, on dînera plus tard et peut-être que le repas ne sera pas très équilibré/on passera les vacances dans un endroit moins chouette que l’année dernière ; à un faible niveau de risque, votre entourage râlera un peu avant de s’autonomiser et de prendre sa part de responsabilités. Ça va déjà mieux quand on a cartographié les risques !

 

2. Interrogez votre rapport au contrôle

Le lâcher prise, c’est ce qu’il y a de plus difficile pour les « control freak », les perfectionnistes et les angoissé·e·s du complexe d’imposture ! Il est peut-être temps d’interroger son rapport au contrôle : qu’est-ce qui se joue quand on ressent le besoin d’avoir la main sur tout, quand on nourrit la croyance que l’on peut et doit agir pour modifier le cours des choses, quand on ne supporte pas que les événements se déroulent différemment de comme on l’a prévu ? En psychanalyse, on parle de toute-puissance ou de fantasme d’omnipotence :  il y va d’une crainte très profondément enfouie, dès le stade fœtal selon certaines théories, des expériences de détachement et de dépendance. Autrement dit, nous avons des réflexes de contrôle quand nous craignons de perdre quelque chose ou de manquer de quelque chose. Mais quoi ? Le sentiment d’exister ? L’estime et la reconnaissance des autres ? L’impression de sécurité ? La confiance (en soi, des autres) ? Le pouvoir ? L’attention et l’amour des sien·ne·s ?

Interrogez-vous sur les peurs sourdes qui s’immiscent dans votre besoin de contrôle… Pour apprendre à les connaître et commencer à les apaiser en dehors des situations où elles prennent le dessus.

Exercice d’entraînement : Identifiez une préoccupation immédiate qui traverse votre vie professionnelle (par exemple : le besoin de reconnaissance ou la nécessité d’approcher de la perfection ou encore l’importance que l’organisation revêt à vos yeux). Tentez de cerner ce qui se produit en vous quand cette attente est déçue (par exemple : effets sur l’estime de soi, sur la confiance en soi et en l’autre, sur le sentiment d’appartenance, etc.). Rapprochez ces émotions de ressentis similaires dans votre vécu personnel (par exemple : peur d’être moins aimé·e, de perdre vos repères, d’être mal compris·e, etc.). Vous pouvez ensuite regarder votre vie professionnelle comme un espace d’autonomisation où vous avez le pouvoir de ne pas reproduire les schémas relationnels de votre passé intime.

 

3. Expérimentez le lâcher-prise à dose homéopathique

Quand on vous dit de lâcher prise, vous avez parfois l’impression qu’on vous demande de vous jeter tout entier·e dans le vide. Mais lâcher prise, ce n’est pas tout lâcher ! En revanche, on peut donner un peu de mou à certaines choses, pour réserver toute sa concentration à d’autres. Allez, on fait l’essai, à dose homéopathique pour commencer : lâchez sur de petites choses, qui ne portent pas à grandes conséquences. Faites l’expérience des bénéfices que vous retirez en allégeant ainsi votre charge mentale… Et quand vous êtes prêt·e, donnez du lest à un second point de crispation… Puis petit à petit, évacuez la majorité des obligations superflues que vous vous avez pris l’habitude de vous imposer.

Exercice d’entraînement : Au début du week-end, ou mieux au début des vacances, interdisez-vous de céder à la tentation d’organiser les repas ou les sorties ou les horaires de passage des un·e·s et des autres à la salle de bains. Constatez vos ressentis : il se peut que dans un premier temps, vous vous sentiez frustré·e, que vous culpabilisiez, que vous soyez contrarié·e que cela vous échappe. Tenez bon et observez ce qui se passe autour de vous : est-ce que les autres s’autonomisent ? est-ce qu’ils vous sollicitent avec des demandes explicites ou bien attendent-ils que vous compreniez intuitivement leurs besoins ?

est-ce qu’ils vous accordent moins d’attention à mesure qu’ils prennent leurs responsabilités ? Puis notez le soir venu, votre état mental : quelle part de soulagement ? d’anxiété persistante ? de besoin de reprendre le contrôle ? de fierté d’avancer dans le lâcher-prise ? Allez, vous êtes sur la bonne voie, recommencez le lendemain !