8 femmes sur 10 ont déjà rencontré le sexisme au travail. Et vous?

Eve, Le Blog Actualité, Egalité professionnelle

Les résultats d’une vaste étude sur le sexisme au travail, commandée par le Conseil Supérieur de l’Egalité Professionnelle ont été rendus publics ce matin… Et ça fait du bruit, dans les médias, sur les réseaux sociaux comme autour des machines à café. Il faut dire que les chiffres ont de quoi faire réagir. 14 600 salarié-es de grands groupes ont été interrogé-es et il ressort de cette consultation que :

8 femmes sur 10 se disent « régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes » dans le monde du travail en France. Les « cocotte » et les « ma puce » entre autres « ma belle », « mon petit » et « rhooo! la blonde! » dénoncés par Brigitte Grésy dans son Traité contre le sexisme ordinaire ont apparemment toujours droit de cité dans les couloirs des entreprises (13% des sondé-es estiment en revanche que ça fait « partie du jeu des relations » entre femmes et hommes).

la moitié des femmes estiment avoir été freiné-es à un moment ou un autre, dans leur progression en raison de leur sexe et 46% considèrent qu’elles ont été un jour traitées différemment des hommes en certaines situations (attributions dévalorisantes, moindre autonomie, tâches sous-estimant leurs compétences…)

90% des femmes pensent qu’il est plus facile pour un homme de faire carrière

Un quart des femmes et un tiers des hommes interrogé-es attendent un engagement de leur direction et « une éducation des managers » pour lutter contre les attitudes sexistes.

 

Les discussions vont déjà bon train sur ces données et leur interprétation : si les femmes prennent mal le sexisme, est-ce parce qu’elles manquent d’humour (la question étant peut-être sexiste en soi, allez savoir…)? Comment évaluer la réalité des « freins » ou des « obstacles » évoqués dans l’enquête au-delà du ressenti des personnes (mais ce « ressenti » ne constitue-t-il pas en lui-même déjà un frein?)? « Eduquer » les managers, ne serait-ce pas les infantiliser (mais des « ma puce » ou des « mon petit » adressés à des femmes ne visent-ils pas eux aussi à les traiter en individus immatures?)?

 

Le sexisme au travail a la peau dure et il suffit de voir combien sa dénonciation agite les esprits et nourrit les échanges (parfois vifs) pour acquérir la conviction que le sujet dérange… Et mérite qu’on s’y arrête!

 

Et vous, avez-vous rencontré le sexisme au travail? Comment y avez-vous fait face? Selon vous, de quelle façon peut-on agir pour s’en débarrasser?

 

 

 

Marie Donzel