« Majorité opprimée », la vidéo qui fait le buzz

Eve, Le Blog Actualité, Egalité professionnelle, Leadership

Si vous avez un compte Twitter, un profil Facebook voire seulement une connexion Internet, vous n’avez sans doute pas échappé à « Majorité opprimée », LA vidéo anti-sexiste qui fait les buzz ces jours-ci!

 

Ce court-métrage de l’actrice et réalisatrice Eléonore Pourriat ne date pourtant pas d’hier : il est sorti en 2010, avec une certaine discrétion, mais le voilà qui refait surface ces jours-ci sur la toile, à la faveur d’une mise en avant sur la plateforme participative Lidd.

 

Le scénario de « Majorité opprimée » repose sur un procédé classique de mise en évidence des discriminations : l’inversion des rôles. Ou comment, pour bien cerner ce que « sexisme » (mais ça vaut aussi pour « racisme », « homophobie » ou n’importe quelle forme de discrimination) veut dire, par-delà les suspicions de paranoia ou d’exagération, on imagine la figure « dominante » renvoyée au quotidien concret de la figure « dominée ».

Le risque, c’est bien entendu la caricature, ou à tout le moins, celui d’une inscription des stéréotypes dans une rhétorique figée et oppositionnelle. Sauf si c’est amené avec subtilité…

 

Les premières secondes de « Majorité opprimée » emportées par la bande-son tonique d’un remix de la ritournelle yéyé « Comme un Garçon » par Stéréo Total montrent des femmes, dans tous leurs états (poussant un landau, riant entre copines, savourant un cornet de glace)… Puis un homme, un père, derrière une poussette, qui toute une journée durant, va non seulement faire face aux préjugés sur sa propre situation mais encore assister au défilé de femmes se comportant… « Comme des hommes ».

 

Quand ce qu’elles empruntent aux hommes, c’est l’habitude de jogger torse-nu ou de se soulager dans la rue, ça surprend, voire amuse. Mais quand ce sont les remarques grivoises sur sa tenue, les réflexions désobligeantes sur son physique voire carrément les insultes sexistes, ça jette un froid. Et quand ça vire à l’agression assortie du sentiment de culpabilité qu’elle peut inspirer à la victime, ça devient franchement poignant…

 

Parfois bien vues et finement soulignées, les situations mises en scène par Eléonore Pourriat ne mettent cependant pas en cause les stéréotypes dont les hommes font l’objet : les comportements « comme des hommes » tels qu’ils sont décrits laissent-ils aussi la place à une vision plus valorisante du masculin dans toutes ses diversités?

 

L’écho retentissant de cette vidéo sur le net reste néanmoins à coup sûr un indice fort de l’intérêt que suscitent aujourd’hui les questions d’égalité et de luttes contre les stéréotypes.

Et vous, qu’en pensez-vous?

 

 

Marie Donzel, pour le blog EVE