Ce qu’il faut retenir de l’enquête PRC « Women & Leadership »

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Le « fact & think tank » américain Pew Research Center a fait paraître la semaine dernière les résultats de sa grande enquête « Women & Leadership ».

La rédaction du blog EVE l’a lue, voici ce qu’il faut en retenir :

 

 

 

 

La compétence des femmes n’est plus à prouver. Mais (il y a un mais)….

Une bonne nouvelle pour commencer, les opinions s’accordent de mieux en mieux à dire que femmes et hommes ont des capacités égales et que la compétence n’est pas « naturellement » répartie entre les genres.

Les vieux préjugés semblent enfin sauter : 43% des personnes interrogées (aux Etats-Unis) considèrent que les femmes ont bien leur place aux postes « top executive » dans les entreprises et il n’y a plus que 9% d’irréductibles à les penser insuffisamment larges d’épaules pour entrer dans le costume du boss.

 

Toutefois, cette conviction que femmes et hommes ont des mérites identiques ne se transforme pas en réalité observable : aussi nombreux à les penser capables, sont ceux qui estiment qu’il faudra du temps pour que le leadership des femmes s’incarne pleinement. Et une majorité (53%) pense que les hommes continueront à dominer la scène « exec ».

 

 

Les stréréotypes sur les styles de leadership persistent

Côté stéréotypes sur les styles de leadership dits « féminin » et « masculin », l’évolution des mentalités prend un peu de temps.

Pour 34% des interrogé-es, les femmes demeurent plus « éthiques » dans leur pratique du management, quand les hommes seraient dans la même proportion mieux prompts à la prise de risque.

Reste que les cartes des valeurs du leadership semblent rebattues : il est tout aussi important aux yeux de l’opinion qu’un leader soit honnête (qualité davantage attribuée aux femmes par les sondé-es) que capable de prendre des décisions (qualité davantage renvoyée au masculin). Le sens de l’organisation et l’empathie arrivent aussi en bonne position (67% et 57%) dans le classement des bons tempéraments.

 

 

L’ambition assumée des jeunes femmes

Atout indéniable du leader pour 53% du panel, l’ambition s’exprime assez également chez les femmes et hommes américain-es de la génération boomer. La surprise vient de la génération X et plus encore de celles qui la suit (Y et Millenial) : chez les jeunes, les femmes assument l’ambition comme une clé de la réussite dans des proportions allant de 10 à 18 points d’indice supplémentaires par rapport aux hommes.

 

A noter aussi que les jeunes générations sont sensiblement moins influencées par les stéréotypes sur les styles de leadership que leurs aînées : pour 31% des moins des 45 ans les femmes ne sont pas par essence plus « éthiques et honnêtes » que les hommes (contrairement aux 40% de boomers qui leur accordent ce crédit d’office). L’avenir n’est peut-être donc pas à l’essentialisme!

 

 

Quels freins et quels leviers pour agir en faveur d’un leadership partagé?

Les sondé-es ont été invité-es à s’exprimer sur ce qui fait obstacle, selon elles et eux, à l’accession aux femmes (ni plus ni moins capables que les hommes, dit donc cette étude) aux plus hautes responsabilités.

43% estiment que les organisations refusent de leur faire confiance à de telles fonctions. 23% invoquent les difficultés de l’articulation vie professionnelle/vie privée. Pour 20%, les femmes ont moins de réseau que les hommes et pour 18%, elles n’obtiennent pas les meilleures places faute de les avoir demandées!

 

De la mise en évidence de ces freins à faire lâcher, nos convictions depuis le début d’EVE ne sortent que renforcées : c’est en agissant à la fois sur les organisations pour qu’elles se rendent plus inclusives et sur les perceptions des femmes pour qu’elles osent davantage s’assumer et s’affirmer en leaders qu’il faut agir pour faire progresser le partage des responsabilités.

 

 

Marie Donzel, pour le blog EVE.