Pourquoi un réseau de femmes en entreprise ? « Seul, on va plus vite ; ensemble, on va plus loin »

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Il y a un peu plus d’un an, nous vous faisions découvrir le Women Engaged for PSA.

Depuis nous suivons attentivement leur démarches : encourager les femmes à oser !

Nous avons rencontré Virginie de Chassey qui est la Présidente du réseau. Faire évoluer les mentalités (des hommes et des femmes), briser le plafond de verre, favoriser le développement des femmes dans une industrie masculine : tout un programme sur lequel Virginie revient pour nous.

 

 

 

 

 

 

Bonjour Virginie, le réseau WEP était présidé par Caroline Mille-Langlois, depuis sa création en mars 2010. Pourquoi as-tu choisi de te porter candidate à sa succession ?

Je suis très attachée à ce réseau : d’abord parce que je fais partie de celles qui en sont à l’origine et aussi parce que je crois profondément à sa valeur ajoutée pour le groupe et ses salariés, femmes et aussi hommes. Le simple fait que ce réseau existe a permis de bousculer beaucoup d’idées reçues ; Les travaux du réseau montrent que les femmes sont actrices du changement, qu’elles sont courageuses, prêtes à s’engager comme le dit le nom de notre réseau. Leur vision, leurs façons d’aller droit au but, leur facilité à rechercher l’intérêt général sont autant de pépites pour PSA.

Et puis je dis plus souvent « chiche, je me lance » que « pas la peine d’essayer, on y arrivera jamais », alors je me suis lancée …

 

 

Qu’est-ce que t’apporte le réseau dans ta vie professionnelle ?

C’est d’abord une formidable aventure collective. Dans un univers masculin, souvent rugueux, aux codes que nous avons parfois du mal à comprendre, pouvoir partager nos doutes et nos succès, parfois nos sources d’indignation permet de se serrer les coudes. C’est un vrai plus pour chacune d’entre nous.

Le réseau m’a aidé à structurer ma pensée sur l’égalité professionnelle et la mixité des équipes : non il n’est pas normal de trouver si peu de femmes à la tête de PSA, non il n’est pas sain de s’entendre dire « je ne t’ai pas proposé ce poste car tu viens d’avoir un enfant », non il n’est pas souhaitable pour des marques dont plus de la moitié des clients sont des femmes de voir si peu de femmes dans les équipes commerciales…  Le WEP contribue à la prise de conscience, et petit à petit, sensibilise à l’idée qu’il n’est pas si normal que ça de voir les femmes disparaitre du radar lorsque l’on approche des postes à responsabilité, fait son chemin.

Le réseau Women Engaged for PSA, c’est pour moi l’incarnation d’un très beau proverbe africain : « quand on est tout seul, on va plus vite. Quand on est ensemble, on va plus loin ». En trois ans d’existence, nous avons déjà fait un bout de la route.

 

Les femmes osent plus, les hommes prennent conscience… Est-ce à dire qu’un réseau de femmes a une durée limitée ? Quels sont tes objectifs pour le réseau dans les années à venir ?

L’ambition que j’ai pour le réseau, c’est de l’inscrire dans une démarche complètement collective et solidaire. Ces valeurs sont dans notre charte depuis le premier jour. Aujourd’hui, le réseau est mûr pour aller à la rencontre de toutes les femmes du Groupe mais également des hommes. L’objectif, c’est de renforcer la mixité des équipes pour une plus grande efficacité dans les modes de fonctionnement et plus de créativité. Notre Groupe en a besoin. Nous avons donc une carte à jouer. Les dirigeants du Groupe nous poussent à oser prendre la parole alors nous n’allons pas nous en priver. Pour des questions d’agilité, le réseau, tel qu’il est pensé aujourd’hui, peut encore grandir mais sa taille doit rester raisonnable [NDLR. : il contient aujourd’hui env. 160 membres]. En revanche, je le veux très ouvert sur l’extérieur, poreux et à l’initiative de propositions au bénéfice de tous. Et notre réseau peut être une source d’inspiration pour d’autres cercles. Un cercle d’hommes, par exemple, avec lequel nous pourrions construire des ponts.

 

Qu’apporte le réseau concrètement à ses membres ?

Grâce au WEP, les femmes se sentent soutenues dans leur envie de prendre en main leur parcours ! Les échanges au sein du WEP les motivent. Elles osent postuler à des postes qui ne leur avaient pas été proposés.

Au risque de te décevoir… Il n’y a pas de recette magique : le réseau est ce que ses membres en font. C’est une organisation non hiérarchique, simple, où chacune peut apporter ses idées et les mettre en œuvre avec les autres membres. Avec le Comité de Pilotage, mon rôle est de coordonner les actions pour qu’elles aillent dans le même sens et les faire connaître. Concrètement, chacune y gagne ce qu’elle y investit. Par exemple, quand tu pilotes un groupe de travail, tu rencontres plusieurs personnes, interne au réseau et à l’extérieur. Tu fais exister un regard au féminin peu ou pas exploité par le Groupe auparavant. C’est enthousiasmant de jouer hors de son terrain et de voir ensuite ses convictions reprises par les métiers.

Nous proposons une rencontre mensuelle à nos membres, c’est toujours une occasion de prendre de l’inspiration. Et puis le réseau te permet aussi de développer tes contacts dans le Groupe.

Du point de vue de la progression personnelle, il a toujours été clair que le réseau n’interfère pas avec les processus RH. Ce n’est pas le réseau qui nomme les femmes. Il a un pouvoir d’influence, comme tout réseau bien positionné, mais il ne remplace pas les relations managériales ni les Ressources humaines.

 

La direction générale de PSA Peugeot Citroën a fixé un objectif quantifié de féminisation des équipes. Dans ce contexte, quelle est la légitimité du WEP ?

Alors, il est d’abord légitime car il est sponsorisé par notre Président, Philippe Varin depuis le premier jour ! Il est légitime car Marie-Hélène Roncoroni, membre du Conseil de Surveillance de PSA est notre Présidente d’honneur. Et en tant qu’espace de réflexion et d’échange sur la vie professionnelle, il sera toujours légitime. Notre réseau vient de renouveler avec succès son comité de pilotage et c’est une bonne chose.

La proportion des femmes parmi les top managers du Groupe, désormais de 12% a certes doublé en 3 ans, mais ce chiffre est fragile. Il ne faut rien lâcher ! C’est avant tout une question de d’efficacité collective.

 

Propos recueillis par Antonia Krpina, coordinatrice du réseau de femmes PSA Peugeot Citroën.