Jennifer Aknin… La Parisienne du monde entier

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Jennifer Aknin est Directrice de La Parisienne, entreprise qui organise la première et la plus grande course 100% féminine de France.

Nous l’avons rencontrée lors du 6è séminaire Eve International, à l’automne dernier. Et elle nous a tellement plu que nous avons eu envie de brosser son portrait, pour donner à lire au plus grand nombre le parcours atypique de cette femme qui veut le bien-être de toutes les autres femmes. 

 

 

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La Parisienne, c’est d’abord l’histoire d’une complicité père-fille… Une histoire qui commence très loin de Paris, à l’Île Maurice, où Patrick Aknin, journaliste pour RFI, s’est installé en famille. Jennifer a 5 ans et pour elle, l’ailleurs, c’est l’Occident.

Aussi, quand elle débarque en France pour y commencer des études d’histoire, quel n’est pas son sentiment d’étrangeté en découvrant que dans les amphis de la Sorbonne, on semble ne rien savoir ou presque du passé et de la culture de toute une partie du monde prudemment nommée « en développement ». Jennifer cherche ses repères et « trouve un cours de yoga, puisque c’est ce qui se rapproche le plus »  de l’état d’esprit qu’elle a laissé, avec ses souvenirs d’enfance, du côté de l’Océan indien. 

 

Après un détour par les langues O où elle prend des leçons d’hindi, elle choisit de repartir. Direction le Mali où elle accompagne une mission sur les chasseurs de l’Ouest africain. Elle en fera son sujet de DEA, multipliant les allers-retours entre la France et le Sénégal, de petits boulots à Paris pour financer ses voyages en séquences de dépouillages d’archives sur place.

Elle envisage un temps de poursuivre dans la recherche, mais les obséquiosités obligées d’un milieu universitaire archaïquement hiérarchisé l’en découragent. Jennifer a toujours son passeport sous la main et cette fois-ci, s’envole pour l’Australie. 

 

Entre temps, son père, Patrick Aknin, coureur de fond passionné, a racheté une société spécialisée dans l’événementiel sportif : il organise le Marathon et les 10 kms de Paris, fait la une des journaux quand il produit une session de saut à l’élastique depuis le haut de l’Arche de la Défense, et monte La Parisienne, première course française 100% féminine.

Jennifer lui donne des coups de main, de temps en temps, mais en 2002, tandis qu’il monte une nouvelle entreprise entièrement dédiée à La Parisienne, il lui propose de travailler avec lui pour de bon. Car il veut développer cet événement en particulier, dont il pressent l’énorme potentiel et qu’il faut transformer en marque à part entière, avec un business plan, une vraie stratégie marketing, des objectifs… 

 

Rien qu’à ces mots barbares, Jennifer serait tentée de bondir sur son planisphère, d’y poser le doigt n’importe où et de prendre un billet d’avion.

Mais Patrick connaît bien sa fille et il abat deux cartes maîtresses : la première, c’est « Allez, on est à la 8è Parisienne, tu m’accompagnes jusqu’à la 10è et après tu repars où tu veux » ; la seconde, c’est « Moi, ton père, je suis borné comme un coureur qui a toujours l’œil sur le chrono et je sais que La Parisienne ne marchera que si je m’entoure de quelqu’un qui apporte des idées nouvelles, une dimension bien-être et un vrai côté festif à la manifestation« . Il sait y faire, Patrick, quand même ! 

 

Jennifer qui avait pourtant juré de ne jamais travailler avec son père, dit Banco! Et a bien l’intention de relever le défi que Patrick s’est lancé à lui-même tandis qu’il l’invitait à le relever : « faire le pont entre deux mondes qui, à l’époque, ont vraiment du mal à se comprendre : la performance et le bien-être« .

Première démarche : elle fait entrer parmi les partenaires de la course des acteurs du bio et de la protection de l’environnement. Patrick regarde l’initiative d’un œil mi-amusé mi-impressionné. Bientôt, elle transforme le commissariat général de l’événement en Village où l’on prend soin de chaque femme qui se cache sous le dossard d’une coureuse, et cela dans toutes les dimensions de sa féminité. Elle propose du coaching et des séances de naturopathie aux participantes.

Elle innove à tour de bras, fourmillant d’idées et ne lâchant jamais d’un pouce son leitmotiv premier : faire du bien aux femmes!

 

La 10è Parisienne est arrivée. Jennifer a rempli sa part du contrat et va pouvoir raccrocher les pointes et boucler sa valise pour quelque lointaine destination… Oui, mais non, parce qu’elle s’est prise au jeu, et parce que La Parisienne a pris une telle ampleur qu’il faut désormais embaucher une équipe. Et l’encadrer.

Elle voulait être prof de yoga et/ou globe-trotter, la voilà manager! Comme toujours, elle apprend en marchant et prend aussi le pari d’encadrer en appliquant aux autres ce qui marche pour elle-même: elle a besoin de liberté et de respiration pour bien bosser, elle en donne autant à son équipe ; elle aime qu’on lui fasse confiance, elle s’en remet aux autres pour savoir ce qu’ils ont à faire ; elle a dix mille idées à la seconde, que celles et ceux qui en ont aussi puissent les exprimer!

Pour quelqu’un qui n’a « jamais suivi une formation de manager ni ne s’est même posé la question » des moyens par lesquels on engage des collaboratrices et collaborateurs, on peut dire qu’une leader spontanée est née

 

Leadership, pourtant, n’est pas le mot le plus courant de son vocabulaire. Elle n’a pas d’idées arrêtées sur ce qu’est une carrière et être la boss ne flatte pas plus que ça son orgueil. Ce n’est donc pas cette notion-là qui accroche d’abord son œil quand elle entend pour la première fois parler du Programme EVE.

A vrai dire, avant d’être attirée par le Programme, elle a un coup de cœur pour sa créatrice, Anne Thevenet-Abitbol. « J’ai adoré son parcours. J’adore sa personnalité et sa façon d’être, très intuitive et en même temps, les pieds sur terre. Elle met de la poésie dans l’image de la femme d’affaires!« . Séduction récriproque : Anne la convie à Evian, pour le 6 è séminaire EVE International.

 

Jennifer Aknin en revient éblouie : « C’est génial d’avoir rendu réel ce projet de rêve. Provoquer en même temps la rencontre entre soi et soi et avec les autres, proposer dans un même moment du ressourcement et de l’enrichissement intellectuel – et avec quel niveau de qualité! -, pousser chacun.e dans ses retranchements tout en installant un climat de parfaite bienveillance, dire des choses critiques sur l’égalité avec autant de franc-parler tout en laissant aux un.es et aux autres leur propre voie pour se les approprier, c’est juste extraordinaire. EVE, c’est finalement tout ce que j’aime : annoncer au monde entier que rien n’est impossible et que tout peut-être concilié… Et réconcilié.« 

 

 

Marie Donzel, pour le blog EVE. Avec la complicité d’Anne Thevenet-Abitbol et Valérie Amalou.