5 concepts clés pour comprendre les enjeux de l’égalité

Eve, Le Blog Egalité professionnelle, Leadership

4ème épisode de notre série des « best-of » de l’été 2016. Cette semaine, nous vous proposons une sélection d’articles parus dans notre rubrique « Un concept à la loupe », qui a vocation à outiller la réflexion et la discussion sur l’égalité de notions qu’on a l’habitude d’entendre et parfois d’utiliser sans en connaître forcément la genèse, la richesse du propos et toute l’étendue des possibilités qu’elles offrent à un débat de qualité sur la mixité.

 

Le plafond de verre

On en parle tout le temps, on voit toutes à peu près ce dont il s’agit (surtout quand on s’y cogne), mais savons-nous seulement de quand date cette expression de « plafond de verre« ? Qui l’a inventée? En quelle situation? Et puis découvrons celles et ceux qui l’ont décrit avant la lettre (comme par exemple, un très célèbre cinéaste des années 1940) et toutes les déclinaisons que cette métaphore a inspiré pour approfondir la question des inégalités d’accès aux opportunités : du plancher collant au plafond de mère en passant par le plancher de verre

Le complexe de la Schtroumpfette

Etre une femme seule dans un monde d’hommes, qu’est-ce que ça change? L’essayiste américaine Katha Politt a emprunté l’image de la Schtroumpfette à Peyo pour l’expliquer avec brio. Une leçon d’intelligence pop-culturelle pour réfléchir à la question de la singularité, de la définition et de l’expression de soi, des effets de la perception d’autrui sur son identité

Le complexe de Marie Curie

Quand on rencontre des femmes formidables, on est bien souvent tenté.e de parler de « femme d’exception ». Mais rend-on vraiment service à ces femmes (qui n’ont pas forcément envie d’être iconisées, mais préfèreraient peut-être seulement faire valoir leurs grandes qualités en toute humanité) et surtout fait-on vraiment progressser l’égalité? Car « l’exception », au fond, n’est-ce pas la curiosité, la rareté même, voire l’étrangeté qui confirme la règle plutôt qu’elle ne la défie? L’historienne Julie Desjardins pose toutes ces questions dans son ouvrage Le Complexe de Madame Curie.

L’effet Matilda

3% de rues françaises qui portent le nom d’une femme, pas une écrivaine qui n’ait été programmé au bac littéraire depuis sa création, 3,2% de personnages historiques féminins dans les manuels d’histoire de seconde, 4 femmes au Panthéon… Mais où sont passées les femmes exemplaires qui mériteraient qu’on se souvienne de leur apport aux progrès de l’humanité et qu’on leur rende aussi un peu hommage? Certain.es s’imaginent qu’elles sont rares dans nos esprits parce qu’elles sont rares dans la vie. D’autres comme Robert King Merton et Margaret Rossiter instruisent la façon dont s’écrit le récit officiel de l’histoire, qui en l’espèce, renvoie encore trop souvent les femmes dans ses marges. On leur doit le concept d’Effet Matthieu/Matilda.

 

Le syndrome de la Reine des Abeilles

Qui a lu et/ou vu Le Diable s’habille en Prada a forcément pensé à quelqu’une qu’il/elle connaissait : une dragon lady abominable et ingérable, plus dure encore qu’un homme… Et surtout avec les autres femmes. Mythe ou réalité? Un peu des deux, ma capitaine! Mythe savamment entretenu par celles et ceux qui résistent à la montée en puissance des femmes et saisissent avec gourmandise la première occasion de dénoncer tout affreux contre-modèle à qui il est difficile d’avoir envie de ressembler. Mais il y a une part de réalité aussi, quand pour réussir, de nombreuses femmes se sentent obligés d’adopter et de surjouer les codes de l’autorité virile dans ses plus archaïques aspects. Ce qu’on a plus de mal à leur pardonner qu’à leurs collègues du sexe opposé. Le syndrome de la Reine des abeilles permet d’ouvrir le débats sur toute la complexité des sentiments qu’inspirent aux autres comme à elles-mêmes les femmes en situation d’autorité.

 

Articles sélectionnés par Marie Donzel, pour le blog EVE.