6 actus égalité à retenir de décembre 2016

Eve, Le Blog Actualité, Leadership

Un peu en avance sur le calendrier, trêve des confiseurs oblige, le webmagazine EVE vous propose sa revue de web pour le mois de décembre 2016

 

L’envol du mois : Easy jet donne un coup d’accélérateur à sa politique d’égalité

Les femmes ne représentent que 3% des pilotes de la flotte commerciale mondiale, toutes compagnies confondues. Pour accélérer la mixité dans le secteur, EasyJet s’est fixé un objectif de 20% de femmes pilotes pour 2020.  50 seront recrutées chaque année par l’opérateur aérien, dans la continuité de son programme « Amy Johnson Flying ».

Lancé en octobre 2015 en partenariat avec l’Association des Femmes Pilotes Britanniques (BWPA), l’initiative consiste à encourager les femmes à se lancer dans une carrière de pilote et à les soutenir financièrement pendant leur formation. Pour promouvoir ce programme, le nom de l’aviatrice Amy Johnson a été donné à un avion de la flotte d’EasyJet, contribuant à la mise en lumière de cette femme exemplaire.

Le billet du mois : 10$ contre l’Effet Matilda

C’est le billet de 10$ que pourront s’échanger les Canadien.nes fin 2018 et sur lequel sera représenté le portrait de Viola Desmond.

Cette femme d’affaires du XXème siècle, spécialisée dans la cosmétique à destination des femmes noires, était militante contre la ségrégation raciale et avait ouvert la première école d’esthétique de Nouvelle-Ecosse accessible aux femmes de toutes origines.

Si la question de la présence de femmes sur les billets de banque est un sujet souvent traité, il en est pour le moins très important, car il y a là un puissant levier pour contrer l’effet Matilda qui invisibilise les femmes dans l’histoire des inventions et progrès de l’humanité. 9% des billets de banque dans le monde illustrent un portrait de femme et seulement 3% si l’on retire ceux sur lesquels est apposé le portrait d’Elizabeth II.

Les Européennes du mois : Margrethe Vestager et Adela Lonela Dinu

La danoise Margrethe Vestager, commissaire européenne en charge de la concurrence et femme fortement engagée en faveur de l’égalité, vient d’être récompensée du Women of Europe Award, dans la catégorie Power. La lauréate de la catégorie Action est la roumaine Adela Ionela Dinu distinguée pour son implication dans l’autonomisation des femmes européennes, et subitement décédée en février 2016.

Ces prix, décernés par le Mouvement Européen International avec le Lobby Européen des Femmes (EMI-LEF), visent à renforcer la notoriété des femmes qui font avancer le projet européen à titre professionnel ou privé.

Sous-représentées dans les espaces du pouvoir et de la prise de décision en Europe, seulement 2 femmes ont été élues à la présidence du parlement européen et « moins de 25% des membres des parlements en Europe et 3% des PDG dans les grandes entreprises sont des femmes » comme l’a souligné Joanna Maycock, Secrétaire Général du Lobby Européen des femmes, lors de la cérémonie de remise des Women of Europe Awards.

L’action sororité du mois : des policiers ougandais en talons contre les violences faites aux femmes

Aux côtés de leurs collègues féminines, les policiers ougandais ont défilé en talons hauts, le 9 décembre 2016, dans les rues de Kampala, pour dénoncer la condition des femmes dans le pays. Avec 97% de femmes excisées, 40% de mineures mariées et 70% de femmes victimes de violence conjugale, l’Ouganda témoigne d’une réalité édifiante dont toute une partie de la population ne veut plus.

La police est au premier rang de la mobilisation, en appliquant le concept « Walk a Mile in Her Shoes » (marche réalisée chaque année aux Etats-Unis en soutien aux femmes victimes de violences) pour inviter l’assemblée masculine à se mettre à la place des femmes. D’autres initiatives du même type ont lieu dans le monde comme par exemple l’opération « Mettez du rouge ! » en France, journée pendant laquelle les hommes portent du rouge à lèvres en signe de solidarité avec les femmes victimes de violences.

La sportive du mois : Serena Williams monte au filet contre le sexisme

La numéro 2 mondiale du tennis, Serena Williams, est bien décidée à ne plus taire le sexisme qu’elle, et ses consoeurs sportives, subissent au quotidien !

Elle l’a annoncé haut et fort dans une lettre ouverte publiée dans Porter Magazine. Introduit par ces mots «Quand j’étais petite, j’avais un rêve. Je suis sûre que vous aussi. Mon rêve n’était pas le même que celui des autres enfants. Mon rêve était de devenir la meilleure joueuse de tennis au monde. Pas la meilleure joueuse “femme” de tennis au monde », le manifeste Williams dénonce les inégalités de traitement sur tous les plans : rémunérations, sponsors, conditions d’entraînement, visibilité…

Cette protestation n’est pas la première dans le domaine du tennis et le grand Andy Murray en a d’ailleurs fait un combat personnel. Le tennis n’est cependant pas un cas à part : toutes les disciplines sont touchées par le fléau, comme nous l’expliquait la journaliste Fabienne Broucaret dans une interview donnée à l’occasion de la sortie de son livre : Sport, le dernier bastion du sexisme ?

Et si le héros du mois était une héroïne ?

Le Père-Noël serait-il… Une femme ? La chaîne de vêtements britannique Wallis a publié en ce mois de décembre 2016, les résultats d’une consultation sur le temps dédié à l’organisation des fêtes de fin d’années. Où il appert que les femmes passent en moyenne 23 heures aux préparatifs de Noël (sapin, cartes de vœux, shopping, emballage de cadeaux, achats alimentaires, nettoyage de la maison et préparation de la dinde farcie et tutti quanti…). C’est prouvé : le Père-Noël n’existe pas… Mais la Mère-Noël, si !

Elina Vandenbroucke, pour le webmagazine EVE.