Les 6 actus égalité/mixité à retenir de mai 2017

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Chaque mois, l’équipe du webmagazine EVE sélectionne et commente pour vous les actus marquantes sur le front de l’égalité femmes/hommes et de la mixité. Voici les 6 faits à retenir du mois de mai 2017.

Le programme du mois : Women in Motion, le off de Cannes pour mettre en haut de l’affiche la question des femmes dans le 7è art

Lancé en 2015 par Kering, Women in Motion est un programme qui a vocation à mettre en visibilité les femmes dans le cinéma. Il se déroule à Cannes, en plein festival — un festival qui n’a donné la Palme d’Or qu’à une seule réalisatrice, Jane Campion, au cours de ses 70 ans d’histoire.

Conçu comme un off de Cannes, Women in Motion permet de valoriser le talent des femmes dans le cinéma, mais aussi de témoigner des inégalités, de partager la réflexion et d’ouvrir la discussion sur les progrès à accomplir pour une meilleure condition des femmes dans ce milieu.

On y a entendu lors de cette édition des militantes affirmées telles Salma Hayek, ou Robin Wright ou Uma Thurman, mais aussi cette année des actrices d’habitude plus discrètes sur la question de l’égalité. Où l’on s’aperçoit que lorsqu’on crée un environnement bienveillant et valorisant, la parole des femmes se libère

Le collectif du mois : Women do Wine

Aucun milieu professionnel n’est épargné par les inégalités femmes/hommes et tous, les uns après les autres, voient des mouvements sectoriels se créer pour porter le sujet. Parmi les derniers-nés, le collectif Women do Wine.

Lassées de participer à des compétitions où aucune femme n’est (presque) jamais récompensée, les femmes du monde viticole se réunissent sous cette bannière et derrière le hashtag #womendowin pour « fédérer l’ensemble des actrices, s’entraider, faire parler d’elles, et sortir de l’ombre ».  A venir : un évènement célébrant le savoir faire des femmes viticultrices, cavistes, vigneronnes et sommelières.

L’initiative du mois : un programme de leadership pour 100 femmes rurales du Moyen Atlas

Ce mois-ci s’est clôturé le programme « Empowering Women in the Atlas » (EWA) à l’université Al Akhawayn d’Ifrane. Visant à accompagner des femmes rurales leaders et entrepreneures, souvent isolées, à s’emparer du leadership et à s’intégrer dans la croissance économique, ce programme d’une durée d’un an a permis a plus de 100 femmes de bénéficier de formations sur des thématiques aussi essentielles que l’autonomie financière, l’entrepreneuriat rural, l’environnement… Au-delà d’échanges de boîte à outils pour le le terrain, ces femmes ont également bénéficié d’aides matérielles et financières.

L’étude du mois : Lancement d’un « Baromètre du genre » en Afrique de l’est

The Eastern African Sub-regional Support Initiative for the Advancement of Women (EASSI) lance un baromètre du genre à Kampala, en Ouganda, pour faire le point sur la situation des femmes en dans la région est-africaine. Composée de 5 états (Burundi, Tanzanie, Kenya, Ouganda, Rwanda), cette partie du globe est reconnue pour ses initiatives politiques en faveur du leadership féminin. Le Rwanda, à titre d’exemple, est le pays où les femmes sont les plus représentées au parlement (51 femmes pour 80 places). Néanmoins, les fonctions qui leur ont été attribuées ne sont pas des postes importants et décisifs, restant réservés aux hommes.

Inspirée par l’initiative du SADC en Afrique australe, qui a permis de faire pression sur les gouvernements pour activer les leviers, l’EASSI a créé ce baromètre faisant état des lieux de la situation des femmes pour persuader les parties prenantes d’accélérer les initiatives pour garantir une égalité pour tout.es et tous.

Le sommet du mois : The Global Summit of Women

Tandis que la rencontre du G7 faisait couler beaucoup d’encre sur les vestes et jupes des premières dames (en revanche, aucun commentaire sur le costume du premier gentleman), le Global Summit of Women de Tokyo se consacrait à la question de l’accélération du mouvement en faveur de la mixité.

A présent que le sujet est à l’agenda, de mieux en mieux compris par les populations et que son articulation avec le développement et la performance économique lui vaut un certain consensus, il est temps de lui donner l’ampleur qui créera des effets boules de neige dans le réel.

La loi Copé-Zimmermann française, qui installe un principe de quotas de femmes dirigeantes dans les grands entreprises, a par exemple été présentée parmi d’autres initiatives modèles à dupliquer pour soulever des vagues de changement à l’échelle internationale.

La position (assise ou de principe) du mois : le manspreading

Après le manterrupting, le mansplaining, le bropropriating, voici le manspreading qui s’invite dans les discussions médiatisées sur le sexisme. Contraction des mots « man » et « spreading »  (« étaler ») », ce terme désigne la propension qu’ont certains hommes à prendre beaucoup (beaucoup) de place dans l’espace public, quitte à empiéter sur l’espace vital des femmes.

L’exemple le plus parlant est celui des messieurs qui écartent largement les jambes quand ils s’assoient dans les transports en commun. Certain.es commentateurs/commentatrices y voient tout un symbole de territorialisation masculine de l’espace commun. D’autres pointent du doigt la posture inculquée aux filles par l’éducation (« croise les jambes » concrètement et « fais-toi discrète » plus généralement ). D’autres encore n’y voient pas d’autre raison que des différences anatomiques justifiant que l’on ne prenne pas la même position assise selon qu’on soit un homme ou une femme et vont jusqu’à accuser le concept de manspreading de ne faire parler de lui que pour relancer une stérile guerre des sexes. Et de rétorquer que si les hommes prennent de la place avec leurs jambes, les femmes agacent aussi quand elles posent leur sac à main sur le siège à côté d’elles. A ce compte-là, on ne risque effectivement pas d’élever le débat.

Alors même qu’il n’est jamais inintéressant de questionner ce qui, dans une attitude qui se pense sans hostilité (si par exemple, ce n’est que marque de décontraction, éventuellement mâtinée d’un peu de sans-gêne de la part de celui/celle qui prend ses aises) peut susciter un ressenti de manque de respect, voire d’agression chez autrui

Actualités sélectionnées et commentées par Elina Vandenbroucke, pour le webmagazine EVE.