L’âgisme, plus discriminant que le sexisme… Selon les femmes

Eve, Le Blog Actualité, Dernières contributions

Une récente étude, conduite par le tiers-lieu d’innovation sociale The Riveter en partenariat avec l’institut international de sondage en ligne YouGov et l’entreprise Xerox révèle que les femmes se sentent davantage confrontées à des freins en raison de leur âge que du fait de leur genre.

Le genre arrive en effet en troisième position (17% des opinions exprimées) des facteurs perçus comme discriminants, après l’âge (25%) et l’apparence physique (20%). Cette inégalité de condition liée à l’âge se matérialise, selon les personnes interrogées, par la raréfaction des opportunités d’évolution professionnelle, des difficultés accrues d’accès aux postes à responsabilités voire des attitudes managériales excluantes quand elles ne poussent pas carrément les femmes seniors vers la sortie.

On sait effectivement que l’âge est, pour tou·te·s, le facteur le plus important de discrimination au travail, devant tous les autres critères.

Mais cet « âgisme » porte-t-il plus préjudice à un genre qu’à l’autre ? Une question posée dès 1972 par Susan Sontag dans un article intitulé « The Double standard of aging ». L’essayiste soutient que prendre de l’âge est socialement valorisé chez les hommes quand c’est a contrario stigmatisé chez les femmes, avec tout ce que cela embarque de conséquences socio-économiques, dont les conditions de travail et la situation financière personnelle.

Près de 50 ans et pas mal d’évolutions socio-culturelles plus tard, où en est-on ? Un rapport du Conseil Supérieur à l’Egalité Professionnelle montre qu’un écart d’accès à l’emploi des seniors persiste, au détriment des femmes. Cet écart est cependant assez modéré : les hommes actifs de plus de 55 ans sont 57% à avoir un travail, contre 53% des femmes. En revanche, dans cette catégorie d’âge, les écarts de salaires entre femmes et hommes sont plus importants (de 8 points) que dans l’ensemble de la population. Par ailleurs, dès l’âge de 45 ans, les femmes sont largement sous-représentées aux fonctions à responsabilités : elles représentent moins d’un tiers des cadres supérieurs de 45-65 ans.

 

Marie Donzel, pour le webmagazine EVE