5 conseils pratiques pour éviter les biais décisionnels

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La prise de décisions fait partie de la vie en entreprise. Et nous aspirons tou·te·s à prendre des décisions pertinentes et justes. Néanmoins, les stéréotypes peuvent biaiser notre analyse des situations et influencer, malgré nous, nos choix. Mais ce n’est pas une fatalité ! Voici quelques astuces pour se prémunir aux mieux des biais décisionnels.

1/ Avoir l’humilité de reconnaître que l’on a des stéréotypes

Tout le monde a des stéréotypes en tête. Ce n’est pas grave en soi, ce qui compte, c’est de les conscientiser. Pour cela, une question simple à se poser : quand on est face à une personne présentant certaines « caractéristiques » visibles (son genre, son âge, son apparence, son origine supposée etc.), il suffit de se demander si on se comporterait exactement de la même façon avec une personne présentant d’autres marqueurs. Est-ce qu’on poserait les mêmes questions ? Est-ce qu’on lui supposerait les mêmes « qualités » ? Est-ce qu’on utiliserait le même registre de langage pour lui parler ?

Par exemple : face à une jeune femme trentenaire, il faut savoir résister à la tentation de poser rapidement la question de son organisation familiale… Si on se rend compte qu’on ne la poserait pas si vite, voire pas du tout, à un homme du même âge !

2/ Se questionner sur l’origine de ses opinions et se remettre en cause

Remettre en cause nos opinions et autres préconçus est nécessaire pour empêcher les stéréotypes de « penser » et « décider » à notre place. Avant d’être la prochaine personne à dire que « les femmes deviennent plus ‘dures’ » à mesure qu’elles montent dans la hiérarchie, demandons-nous si cette idée est si vraie que ça et si finalement, nous ne connaissons pas autant d’hommes « durs » aux responsabilités que de femmes.

Pour challenger son opinion, il ne faut pas hésiter à multiplier ses sources : aller chercher l’information partout et entendre l’avis de plusieurs individus permet d’accéder à plusieurs points de vue sur un même sujet.

3/ Augmenter sa connaissance de l’autre, au-delà de la première impression

Vous êtes face à une nouvelle collaboratrice et vous avez le feeling… Que vous allez bien vous entendre, ou au contraire, que ça va coincer. C’est qu’elle vous fait tellement penser, avec sa façon de s’habiller, son timbre de voix ou ces expressions du visage, à ce « genre » de personnes que vous avez déjà connues… Bingo ! C’est le moment parfait pour mettre en route un questionnement de vos perceptions, de vos pensées et de vos croyances.

Pour sortir de cette « première impression », une seule solution : la relation ! Apprenez à connaître les personnes avant de les qualifier (voire de les juger), découvrez-vous avec elles des points communs auxquels vous ne vous attendiez pas et laissez-vous surprendre par leur singularité. Personne n’est une caricature de soi-même !

4 / Garder la motivation et préserver ses ressources physiques

La fatigue, l’irritation, la mauvaise humeur, etc., tous ces états peuvent avoir une influence sur notre réflexion. Nous devons avoir l’humilité d’accepter que nous ne pouvons pas être en forme « 24h/24 & 7j/7 »… Il faut donc savoir rapporter une prise de décision si nous sentons que nous ne sommes pas pleinement disponible pour un échange sur un point important pour elle (évoquer une tension/un conflit, parler d’évolution professionnelle).

Un bon « tip » est d’avoir conscience de ses limites : notez, par exemple, l’état dans lequel vous êtes avant un entretien avec un·e collaborateur/collaboratrice ou en entrant en réunion. Vous relirez vos notes ensuite, en sachant qu’il est possible que cette indication « mal dormi la nuit précédente » ou « irrité par des soucis persos » a pu influencer votre perception et vous conduire à des sur-interprétations.

5/ Prendre le temps d’écouter ses émotions

Nous avons des objectifs professionnels qui nous mettent parfois de la pression pour être performant et réactif, ce qui ne nous laisse pas énormément de temps libre au bureau. Dans beaucoup d’entreprises, l’efficience est encore analysée au vu de l’agilité des employé·e·s… Et pourtant, il est important de savoir s’arrêter pour écouter ses émotions. Une prise de décision produit des effets psychologiques et émotionnels sur soi et sur le collectif : certain·e·s seront content·e·s, alors que d’autres seront déçu·e·s… Prendre en compte le côté « humain » des choix professionnels est aussi un outil pour échapper les stéréotypes.

Avant d’envoyer un mail important, par exemple, nous pouvons le rédiger, le sauvegarder en brouillon et le relire le lendemain, avec plus de lucidité. La distance nous permet de voir la différence entre les sentiments ressentis lors de la rédaction du message et de sa relecture. La procrastination n’est pas un vilain défaut ! C’est une défense psychique normale qui nous aide à écouter nos émotions, pour prendre en temps voulu une bonne décision. Laissez votre esprit se reposer : les meilleures idées viennent parfois pendant la pause-café !

Marcos Fernandes, pour le webmagazine EVE