Quand KPMG interroge le sexe du leadership

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Rencontre avec Carine Demonio, directrice de mission audit grands comptes au bureau KPMG de Caen

et Sandra Fabbro, directrice de mission au bureau KPMG de Rouen,

co-organisatrices de la rencontre « Le leadership a-t-il un sexe? »

 

 

KPMG, entreprise en pointe sur les questions d’égalité professionnelle et de leadership féminin, multiplie depuis plusieurs années les occasions de dialoguer autour des problématiques de mixité et de partage des responsabilités. Parmi ces rencontres propices à la compréhension des complexités du sujet et au débat sensible qu’il ouvre dans les organisations, le blog EVE a repéré la grande rencontre qui se tiendra le 16 décembre à Rouen sur le thème « Le leadership a-t-il un sexe? ».

Au programme : spectacle privé de Blandine Métayer, auteure et interprète de Je suis top ; séquence mots croisés avec Sylvie Bernard-Curie, associée DRH de KPMG et Christophe Gachet, associé à la tête du bureau de Rouen ; conférence sur le leadership animée par l’experte Valérie Petit ; table ronde avec des représentant-es de la Chambre de Commerce et d’Industrie, du réseau Biilink, de KPMG, de Sodexo et de la Caisse d’Epargne

 

En avant-première de cette prometteuse soirée, nous avons rencontré celles qui l’ont imaginée et organisée : Carine Demonio, directrice de mission audit grands comptes au bureau KPMG de Caen et Sandra Fabbro, directrice de mission au bureau KPMG de Rouen.

Interview croisée.

 

 

 

Eve le blog : Bonjour Carine, Bonjour Sandra… Qu’est-ce qui vous a donné envie d’organiser cette grande rencontre dédiée aux enjeux de la mixité pour le leadership?

Sandra Fabbro : Moi, c’est Carine qui m’a donné cette idée (rire)! Elle a transmis la fibre de « Women for Business » (le réseau de femmes de KPMG) à beaucoup de femmes dans la région… Et elle a donné un exemple très inspirant de ce qu’on pouvait faire pour incarner notre engagement dans ce réseau, en montant, en mai 2013, une soirée-débat à Caen qui avait eu beaucoup de succès.

Carine Demonio : Cette soirée à Caen, c’était un peu une première, en tout cas pour moi dont le métier n’est pas d’organiser des événements… Mais effectivement, ça a eu pas mal d’effets intéressants : on en a beaucoup parlé en interne, le principe du partenariat avec d’autres entreprises implantées localement (dont déjà Sodexo et aussi le Crédit Agricole) ainsi qu’avec des acteurs d’autres univers (une femme du barreau de Caen, une représentante de la Fédération Pionnières) s’est révélé fructueux… Et puis ça m’a effectivement permis d’identifier des femmes de KPMG très motivées pour mailler encore mieux « Women For Business » en régions… Dont Sandra!

Sandra Fabbro : Je lui ai dit « C’est génial, ce que tu as fait!« . Elle m’a répondu « Eh bien, la prochaine fois, c’est ton tour, c’est toi qui organises la soirée suivante« . Ca me paraissait un peu vertigineux car je ne suis pas plus experte de l’événementiel que ne l’était Carine avant mai 2013 mais puisqu’elle y était arrivée et puisqu’elle m’apportait son soutien, il n’y avait plus qu’à oser ! D’autant que c’était le bon moment parce que Christophe Gachet, l’associé à la tête du bureau de Rouen venait de rencontrer des représentants de la CCI qui réfléchissaient de leur côté à monter une action aurour de la mixité. Nous partions donc avec un partenaire tout trouvé.

 

 

Eve le blog : Le titre de la rencontre pose une question très directe, « le leadership a-t-il un sexe? », c’est voulu?

Carine Demonio : C’est tout à fait intentionnel, en effet. Les deux mots ont leur importance : « leadership », ça fait écho à l’esprit même du réseau « Women for Business » qui attaque la question de la mixité sous l’angle de la performance de l’entreprise. Quant à la notion de « sexe », plus directe que celle de genre, c’est un peu une façon de mettre les pieds dans le plat pour ouvrir d’emblée la discussion sur la question des différences entre les femmes et les hommes. Quitte à entendre des stéréotypes s’exprimer : pour bousculer les idées reçues, il faut d’abord les mettre en évidence.

Sandra Fabbro : Des clichés, d’ailleurs, nous en avons tous en tête, les femmes comme les hommes, sur les femmes et sur les hommes. Pour dépasser ce stade des stéréotypes, il est intéressant de prendre le sujet de l’égalité femmes/hommes par quelque chose que les femmes et les hommes aspirent à partager. La question que l’on pose, « le leadership a-t-il un sexe? » en contient cent autres : le but n’est pas de répondre par oui ou non, ça va de soi, ni même d’en arriver à définir des modèles de leadership féminin et de leadership masculin qui seraient à leur tour stéréotypés ; c’est de réfléchir à toutes les évolutions du leadership (dans sa ou ses définition-s, ses perceptions, ses compétences, ses pratiques) liées au fait que de plus en plus de femmes l’exercent ou ont le désir de l’exercer.

Carine Demonio : Ce que nous portons, dans le cadre de l’entreprise en tout cas, et du réseau « Women For Business » en particulier, ce n’est pas tant la cause des femmes, que celle du collectif qui aurait tort de se priver des talents des femmes.

 

 

Eve le blog : Vous faites appel à Blandine Métayer, la comédienne qui fait un tabac depuis 3 ans avec son spectacle « Je suis top », pour ouvrir la soirée du 16 décembre… Là encore, c’est assez audacieux, de démarrer directement par ce one-woman-show qui ne mâche pas ses mots…

Carine Demonio : Oui, on lance la soirée sans échauffement! C’est une manière de planter le sujet tout de suite, bien sûr, et de le faire sur un mode peut-être un peu inhabituel en contexte professionnel, celui des émotions et de l’humour. Mais ce ton a le mérite d’encourager la liberté de parole. Après le spectacle de Blandine Métayer, qui était déjà intervenue en 2013 à Caen, il y a de la place pour les réactions, et pour des réactions spontanées parce que ce qu’elle raconte fait écho au vécu de nombreuses personnes… On a en quelque sorte fait le choix de partir des émotions pour aller vers les discussions. Celles-ci se feront en plusieurs temps, avec des voix différentes : Valérie Petit qui instruit le thème du leadership en général, pas seulement sous l’angle du genre ; Sylvie Bernard-Curie qui porte la question de la mixité et du développement des talents pour toute l’entreprise et Christophe Gachet, l’associé du bureau de Rouen, qui déploie cette politique sur le terrain ; puis la table ronde avec les partenaires, la CCI et la fondatrice de Biilink… Qui d’ailleurs est normande!

Sandra Fabbro : Ce qui n’est pas si anecdotique : que Stéphanie Cassin, la dirigeante de Biilink soit originaire de la région de Rouen, ça a une certaine portée symbolique. C’est aux Rouennais-es que l’on va s’adresser mardi prochain. Les progrès de la mixité, ça passe par le fait que chacun-e s’approprie le sujet, où qu’il/elle se trouve, quel que soit son contexte.

 

 

Eve le blog : L’essaimage dans les bureaux en régions de la culture de l’égalité portée par le siège de l’entreprise, c’est un enjeu clé, n’est-ce pas?

Carine Demonio : Oui, c’est important de battre en brèche un cliché qui voudrait faire croire que l’égalité est une affaire dont on parle seulement dans les étages élevés des sièges des grandes entreprises… La mixité, nous, nous voulons en parler partout où KPMG est implanté. Notre ADN d’entreprise, c’est la proximité, la connaissance intime des tissus économiques territoriaux et des acteurs locaux. Ce qui est notre force pour le business doit aussi être une force pour la diffusion des valeurs de l’entreprise. Que KPMG s’empare d’une question comme celle-ci, ça a du poids. KPMG, ce n’est pas une petite association, ce n’est pas un réseau de militant-es. C’est une entreprise très solide, qui fait un métier très sérieux et qui est réputé pour la fiabilité de ses expertises. Quand nous faisons quelque chose, c’est parce que c’est important, et nous nous engageons à le faire avec méthodologie et souci constant de la qualité. Notre rencontre du 16 décembre n’échappe pas à cette règle.

 

 

Eve le blog : Que ressentez-vous à la veille de cet événement qui vous a demandé plusieurs mois de préparation?

Sandra Fabbro : J’ai un peu le trac, bien sûr. Et j’attends de voir comment ça va se passer. Nous ferons un bilan objectif ensuite, avec le recul. Mais j’ai déjà le sentiment personnel d’une expérience extrêmement enrichissante. Organiser un événement alors que ce n’est pas mon métier et cela en plus de mon travail, c’était un vrai challenge. Je crois que je pourrai être fière de l’avoir relevé. En tout cas, je pourrai dire que j’ai osé. Et oser, ça permet de gagner en confiance. Cette confiance accrue, je la ressens aussi dans une plus grande aisance à m’affirmer sur le sujet, à le porter haut et fort, en me sentant légitime à le faire… Je dirais enfin, et c’est un peu la conséquence du reste, que me lancer ce défi m’aura permis de gagner en visibilité, de faire la démonstration de qualités moins connues de mes supérieurs et collaborateurs. Je me suis découverte ces qualités et j’ai envie que les autres les découvrent aussi

 

 

Propos recueillis par Marie Donzel, avec la complicité de Véronique Baillard et de Sylvie Bernard-Curie, pour le blog EVE.

 

 

Dernière minute ! Les EVEsien-nes et ami-es du Programme EVE invité-es à la rencontre du 16 décembre, « Le leadership a-t-il un sexe? »

 

Vous vivez et/ou travaillez dans la région de Rouen? Vous êtes passionné-e par les sujets d’égalité professionnelle, de mixité en entreprise, de leadership équilibré? Et vous avez participé au Programme EVE ou suivez régulièrement l’actu du blog EVE?

Le bureau de Rouen de KPMG vous a réservé quelques places pour assister à l’événement du 16 décembre. Pour vous inscrire, il vous suffit d’adresser un message indiquant en objet « Rencontre leadership KPMG Rouen – Inscription EVE » avant ce soir, 12 décembre, minuit, à l’adresse suivante : valentinethomas@kpmg.fr

Attention : l’inscription est obligatoire pour participer à la rencontre.