Biais de genre dans les entretiens professionnels : un facteur non négligeable du plafond de verre

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KPMG soutient depuis plusieurs années la Chaire RSE d’Audencia. Ce partenariat se traduit notamment par la publication d’un baromètre de l’égalité professionnelle.

Le sondage OpinionWay pour la chaire RSE d’Audencia en partenariat avec KPMG analyse les réponses à un questionnaire en ligne auto-administré de 1161 salarié·e·s du secteur privé et public, âgé·e·s de 18 ans et plus.

Cette nouvelle étude apporte des éléments particulièrement intéressants sur une cause rarement étudiée du plafond de verre : les inégalités de traitement lors des entretiens d’embauche. Ces inégalités ne sont pas tant le fait de discriminations intentionnelles que celui de biais des recruteurs/employeurs et de freins intériorisés des femmes… Notamment quand il s’agit de négocier ses conditions d’embauche et de travail.

Les femmes négocient moins que les hommes, tout en reconnaissant l’importance de maîtriser la compétence clé qu’est l’art de la négociation.

L’importance de la négociation pour la carrière est reconnue par l’ensemble des salarié·e·s français·e·s, quel que soit leur genre : 87%  de ces personnes reconnaissent son utilité pour une demande d’augmentation de salaire et 84% pour améliorer leur situation professionnelle.

Cependant, les femmes négocient peu ou pas du tout. Alors qu’elles sont 55% (60% des hommes) à demander une augmentation de rémunération et 39% à vouloir plus de responsabilités (44% pour les hommes), seulement la moitié (50%) se déclare suffisamment bien outillée pour négocier, contre 62% des hommes.

Lors des entretiens, les femmes doivent répondre à des questions sur la parentalité plus que les hommes.

Si elles sont moins sûres d’elles quand il s’agit de défendre leurs intérêts, c’est peut-être aussi parce que les entretiens de recrutement et d’évaluation ne les mettent pas dans les mêmes conditions de confiance. Lors des entretiens d’embauche, les femmes doivent plus souvent faire face à des questions autour de leur condition familiale que les hommes : 60% des salariées ont eu à répondre sur leur situation parentale (contre 49% des hommes). 36% des femmes ont même été questionnées sur leurs intentions de projet de maternité dans un futur proche (24% pour les candidats masculins). Les questionnements autour des projets familiaux sont encore plus courants (44% des cas) quand il s’agit de femmes âgées de moins de 35 ans.

Au final, même si 67% des salarié·e·s estiment qu’il n’y a pas de discrimination liée au genre dans leur milieu professionnel, il est manifeste que la lutte contre les biais inconscients reste une clé pour garantir aux femmes et aux hommes de mêmes chances de réussir professionnellement, à la hauteur de leurs mérites et de leurs ambitions.

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