New Work : de nouveaux espaces pour une nouvelle vision du travail chez Danone

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Rencontre avec Evelyne Llauro Barrès, Directrice des Ressources Humaines du Siège de Danone, et Emilie Blouin, Cheffe de projet New Work.

 

 

 

Eve le blog : Bonjour Evelyne, bonjour Emilie, nous sommes dans l’immeuble du 17 bd Hausmann. Pouvons-nous revenir sur l’histoire de Danone avec ce bâtiment, depuis 2003 jusqu’au projet « New York »?

E. Blouin & E. Llauro Barrès

Evelyne Llauro-Barrès : Le siège de Danone est installé ici depuis 13 ans. Quand nous sommes arrivés en 2003, c’était la fin d’un grand chapitre historique de Danone, l’époque de la rue de Téhéran… L’entreprise s’engageait déjà dans une vision du lieu de travail comme un espace de changement. Nous avons été parmi les premières entreprises du CAC40 à accéder à l’open space et c’était alors une vraie révolution.

Le monde a encore changé depuis et les façons de travailler sont plus que jamais au cœur d’un projet d’entreprise. Le nôtre, Danone 2020, qui s’incarne dans le Manifesto que pilote Lorna Davis, appelle un véritable mouvement d’innovation dans lequel chaque salarié.e doit pouvoir s’engager.

C’est dans ce cadre qu’au moment du renouvellement du bail du 17 bd Hausmann, nous avons entrepris le projet « New Work » d’un grand réaménagement capable d’impulser d’autres façons de travailler en phase avec les nouvelles ambitions de Danone.

 

 

Eve le blog : Quels sont les grands principes de cette nouvelle organisation des espaces du siège de Danone ?

Evelyne Llauro-Barrès : Après consultation de plusieurs cabinets d’architecte, nous avons fait le choix du plus rupturiste, celui qui comprenait le mieux notre ambition. A partir de ses propositions, nous avons posé le principe d’une séparation franche des espaces : des zones résidentielles et des zones collaboratives pour répondre aux différents besoins des salarié.es au cours d’une même journée.

 

Emilie Blouin : L’époque où l’on passait sa journée de travail derrière son bureau, entre deux réunions, est révolue. Cela ne correspond plus aux habitudes des salarié.es (une étude préalable nous a révélé que les postes de travail étaient dans les faits inoccupés 50% du temps) ni aux besoins de l’entreprise. Nous avons besoin de plus de transversalité, de « frottements » (un mot cher à notre Président) et de collaboration. Il nous faut donc des espaces qui permettent la rencontre, la discussion, la confrontation des points de vue.

Par ailleurs, dans un monde hyper-connecté, chacun.e ressent aussi la nécessité de trouver des moments et des espaces de respiration. Ainsi, nous avons créé des zones de déconnexion, des lieux spécifiquement faits pour la concentration, le ressourcement, l’inspiration.

 

 

Eve le blog : Quelle méthode a été appliquée pour bâtir ce projet et le mettre en œuvre ?

Emilie Blouin : Nous sommes partis des besoins des salarié.es. Nous avons commencé par qualifier nos modes de travail actuel, les besoins, les évolutions en cours, en échangeant et écoutant quelques salariés représentatifs des différentes directions.

Puis nous avons désigné des salariés « ambassadeurs » du projet, dont le rôle a été de partager avec nous les besoins spécifiques de chaque Direction, et de participer à l’organisation du changement, à travers des workshop de co-construction, et des partages d’informations réguliers.

 

 

Eve le blog : Le résultat est assez spectaculaire ! On a l’impression que le bâtiment est plus spacieux et plus aéré…

Evelyne Llauro-Barrès : Cette impression de bâtiment plus respirant est effectivement l’un des résultats que nous voulions atteindre.

En limitant le nombre de bureaux (nous sommes sur un ratio de 3 postes de travail pour 4 collaborateurs/collaboratrices), en optant pour des armoires plus basses et en créant différents types de zones de rencontres, nous avons dégagé l’horizon de l’espace de travail. Ce sentiment d’aération dont vous parlez n’est pas une illusion, nous avons réellement gagné en légèreté et en fluidité…

 

Emilie Blouin : J’ajouterais que les nouveaux espaces, les nouveaux mobiliers ont immédiatement modifié les comportements des collaborateurs, plus respectueux de ces espaces collectifs. Chacun.e est entré.e dans une vision plus « cohabitative » de l’espace de travail.

 

Evelyne Llauro-Barrès : Nos espaces collaboratifs contribuent aussi à installer des habitudes de respect d’autrui : accessibles à tou.tes les collaborateurs et collaboratrices de tous les étages de l’immeuble, ces espaces sont très intuitifs, leur fonction est spontanément comprise : les salons ouverts, avec leurs canapés et leurs tables basses sont faits pour les rendez-vous en tête à tête ou en petit groupe, mais vous privilégierez une salle créative avec sa grande table d’hôtes si vous organisez un brainstorming… Et si vous passez à proximité d’une « salle silencieuse », vous aurez naturellement le réflexe de veiller à vous faire discret.e pour préserver la concentration de la personne qui s’y trouve.

 

 

Eve le blog : Quand les premiers étages rénovés ont ouvert, quelles ont été les réactions ?

Emilie Blouin : Un waooohw effet ! Dès l’ouverture du premier étage rénové, il y a eu un enthousiasme immédiat qui a entraîné une vraie dynamique positive. C’était important car on parle d’une réorganisation en profondeur… Et d’un  chantier dure plus de 6 mois. Pour accepter les désagréments immédiats des travaux et adhérer durablement au projet, il est essentiel que l’optimisme soit au rendez-vous!  J’ai personnellement été frappée par la rapidité à laquelle les salariés ont rapidement compris ce que les nouveaux espaces allaient leur offrir par rapport aux précédents. Il était même amusant sur une même journée de passer d’un étage rénové à un étage non rénové… Les salarié.es avaient l’impression de changer d’entreprise !

 

Evelyne Llauro-Barrès : En plus d’un plaisir manifeste à travailler dans ces lieux rénovés, il y a une vraie fierté qui s’exprime : les collaborateurs et collaboratrices se sont ré-approprié.es le siège et d’ailleurs, aiment à le faire visiter… Comme on le fait de sa maison, quand on y accueille un convive et qu’on veut qu’il s’y sente chez lui aussi bien que l’on se sent chez soi !

 

 

Propos recueillis par Valérie Amalou (Danone) et Marie Donzel, pour le blog EVE.