« Le Programme EVE et l’Afrique ont en commun le désir que chacun·e puisse davantage être en maîtrise de son destin ! »

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Anne Thevenet-Abitbol

3 questions à Anne Thevenet-Abitbol, Directrice éditoriale et artistique du Programme EVE, au sujet du lancement du premier Programme EVE Afrique qui se tiendra à Dakar, du 12 au 14 décembre 2017.

 

 

 

Après la zone Asie-Pacifique, EVE se déploie en Afrique. Pourquoi particulièrement sur ce continent ?

Après avoir lancé une première édition régionale du Programme EVE en Asie en 2014, nous avons souhaité poursuivre l’expansion sur d’autres continents. Nous avons hésité entre l’Amérique et l’Afrique, hésitation vite balayée par l’activisme que nous avons rencontré en faveur de l’Afrique, de la part des équipes locales de nos partenaires ou d’Africaines ayant assisté à l’édition internationale du Programme EVE.

Ce fut notre premier contact avec l’état d’esprit africain : enthousiasme, puissance et énergie. Nous avons réalisé que le Programme EVE et l’Afrique ont en commun le même désir : que chacun·e puisse davantage être en maîtrise de son destin ! Ou en d’autres termes, pour reprendre une injonction célèbre, à la source de notre Programme : Be the change you want to see in the world.

 

De quelle façon adaptez-vous le Programme à mesure de son internationalisation ? Comment intégrez-vous les problématiques spécifiques à chaque région au leitmotiv universel d’EVE « Oser être soi pour pouvoir agir »?

Lorsque nous avons lancé EVE Asie-Pacifique en 2014, nous avons constaté que la problématique du plafond de verre était partagée, et que notre manière d’y répondre était universelle.

Quelle que soit la situation, quel que soit le pays, si le plafond de verre est si résistant, c’est qu’il est à la fois dans nos organisations et dans nos têtes. Le dépasser passe par notre capacité d’être acteur/actrice de changement, en étant aligné·e avec nos valeurs profondes, à l’écoute de nos besoins, et en sachant les exprimer.

Nous aurions pu nous borner à l’édition internationale mais il nous parait important aussi d’aller à la rencontre de celles et ceux qui ne peuvent venir à Evian.

La structure du Programme reste la même. Des sessions en plénières et en ateliers, articulée autour de trois temps : moi (identifier ses forces, ses faiblesses, ses rêves et ses besoins), moi et les autres (savoir vendre ses idées, négocier, manager), moi et le monde (écouter des gens qui vont donner envie de se dépasser). Et sur chaque thème, nous avons essayé d’identifier des intervenant·es locales/locaux pour les porter.

« Oser être soi pour pouvoir agir », notre motto depuis le début, s’affirme comme un cheminement puissant, qui nous rend individuellement plus fort et nous engage dans une performance collective, que ce soit en Europe, en Amérique ou en Asie – et j’espère que cela sera confirmé – en Afrique.

Concernant ce motto, nous avons réalisé qu’en Asie le terme « oser » n’était pas des plus pertinents dans un contexte culturel parfois très hierarchique et nous avons traduit notre motto par « be yourself and unleash your potential ». En revanche, en Afrique, le terme « oser » ne posera pas de problème, il pourrait paraître même un peu pauvre, vu la vitalité des femmes Africaines qui n’hésitent pas à s’exprimer. Cependant, même si on rencontre beaucoup de femmes fortes dans la sphère personnelle, une fois qu’elles rejoignent nos organisations, elles sont assujetties aux mêmes problématiques que les autres femmes.

 

Est-ce que l’internationalisation du programme inspire aussi des évolutions au séminaire international d’origine qui se tient depuis 8 ans à Evian ?

Le Programme EVE, contrairement au Programme OCTAVE qui évolue tout le temps car il se veut être les doigts dans la prise du monde qui change, repose sur des fondamentaux intangibles liés à du développement personnel. Il évolue donc très peu, et nous avons de nombreux·euses intervenant·es qui sont là depuis le début. Cependant, c’est justement quand un Programme marche bien qu’il faut rester vigilant à ne pas s’endormir et il est clair que la confrontation à d’autres cultures nous permet d’être en mode constant de « test and learn ».

Juliann Liu

Et, en effet, c’est aussi l’occasion de faire circuler nos intervenant·es talentueux·euses, d’un continent à l’autre. Nous avons ainsi « ramené » d’Asie Juliann Liu pour des sessions de Tai Chi et d’Empathie, ainsi que Rachael Robertson, véritable conteuse, sur son expérience de leadership dans des conditions extrêmes en tant que directrice de l’expédition australienne de Davis Station en Antarctique…