3è rencontre des réseaux de femmes du groupe Danone : nous y étions !

Eve, Le Blog Actualité, Dernières contributions, Développement personnel, Egalité professionnelle, Leadership, Rôles modèles

Ainsi que vous nous le disions lors de notre billet consacré aux actions de nos partenaires pour la Journée Internationale des Droits des Femmes, Danone a choisi d’inscrire la question de l’égalité femmes/hommes et du leadership au féminin dans la durée et de proposer toute l’année des événements en lien avec le sujet.

C’est dans ce cadre que l’équipe du blog EVE s’est rendue jeudi dernier à la troisième Journée des Réseaux de Femmes du groupe au Centre de Recherche et Développement de Danone, à Palaiseau. Intense et passionnante, cette journée, ponctuée par l’intervention de personnalités de premier plan, a été un franc succès : elle a permis de faire un état de lieux des travaux des réseaux et de l’entreprise et elle a aussi constitué un véritable lieu d’inspiration pour prolonger à la fois la réflexion et la mise en œuvre des actions.

Retour sur cette manifestation qui a réuni près de 100 femmes de la France entière et de toutes les unités de Danone.

 

La mixité chez Danone, toutes et tous concerné-es

Isabelle Chambaud, figure emblématique de Women@Work ouvre cette journée du « réseau des réseaux » par une déclaration d’intention des plus prometteuses: « Nous sommes là pour nous rencontrer, c’est le premier objectif d’un réseau, mais nous aussi là pour construire ensemble et aller plus loin dans nos propositions. En tant que réseau, notre socle est bâti, la prochaine étape, c’est l’implication de toutes et tous. Car la mixité n’est pas le combat idéaliste de quelques féministes, c’est un vrai plus pour la performance de notre groupe! »

Hervé Plessix, directeur du Centre Daniel Carasso qui nous accueille, surenchérit : « Ici, nous faisons de la recherche et développement, pour bien faire ce métier, il nous faut nous laisser frapper par l’inattendu. C’est un défi impossible si nous sommes une armée de clones. Au cœur de l’innovation, il y a la mixité et la diversité, nous en sommes convaincus et nous pouvons en apporter les preuves. » Attention, c’est un scientifique qui parle!

La parole est ensuite donnée à Eugenia Fornieri, Directrice des Resssources Humaines de Danone Research : elle tient d’abord à rendre hommage aux pionnières Valérie Desplanches et Françoise Perriolat qui sont allées porter, il y a 4 ans déjà, la question des femmes et de l’égalité professionnelle auprès de Franck Riboud. Puis dans la droite ligne des interventions d’Isabelle Chambaud et d’Hervé Plessix, elle redit combien pour elle, en tant que DRH, il est essentiel de pouvoir garantir la constitution d’équipes composites, en actionnant à la fois le levier du recrutement et celui de la promotion des carrières. « Je suis foncièrement persuadée qu’il faut de la diversité pour appréhender la complexité. Oui, si nous sommes entre clones, comme le disait Hervé Plessix, nous prenons des décisions plus facilement. Mais nous ne prenons pas les décisions les plus pertinentes et les plus innovantes.« 

Les enjeux sont clairement posés, la journée peut démarrer.

 

Shut the crocodile mouth

C’est à Olga Koenig, qui a succédé depuis l’année dernière à Catherine Thibaux à la tête du pôle diversités du groupe que la parole est donnée pour un état des lieux du Women Plan du groupe. Rappelant ce que sont les objectifs de ce plan (mieux innover, refléter la société civile et donner leur chance à tous les talents), elle présente la fameuse parabole du crocodile que Muriel Pénicaud a exposée lors du denier séminaire EVE.

Le graphique est parlant : l’enjeu est bien d’empêcher les écarts salariaux de se creuser au cours du temps, alors que l’on a recruté à parité et à égalité. Pour réussir ce challenge, il est d’abord essentiel, dit Olga, de commencer par évaluer et présenter les chiffres aux dirigeant-es et aux décideur-ses. C’est la première étape de la prise de conscience qui permettra aux boards d’agir efficacement.

Elle évoque ensuite tout ce que Danone a mis en place du point de vue organisationnel (recrutement, promotion interne…), dans le dialogue avec les partenaires sociaux (notamment pour les mesures d’articulations des temps de vie), mais encore en promouvant le coaching, le mentoring et le networking.

Enfin, dit-elle, il est plus qu’essentiel aujourd’hui de travailler toutes ces questions en mixité, c’est à dire en associant davantage les hommes dans une véritable démarche conjointe.

 

Focus sur les stéréotypes : que pensons-nous de notre genre, de l’autre et qu’imaginons-nous de ce que les autres pensent…

Le micro passe ensuite entre les mains d’Inès Dauvergne, représentante d’IMS-Entreprendre pour la Cité. Elle est ici pour présenter les résultats d’une étude conduite avec une méthodologie aussi convaincante qu’originale. Des milliers d’hommes et de femmes de l’entreprise ont été interrogé-es sur les stéréotypes.

De ce formidable travail produit IMS-Entreprendre pour la Cité ressort une utile distinction entre hétérostéréorypes (l’image que chaque genre a de l’autre genre), autostéréotypes (l’image que les hommes et les femmes ont de leur propre genre) et métastéréotypes (les projections que chaque groupe fait sur l’autre, ou pour simplifier, les perceptions ressenties dans chaque genre de la façon dont il est envisagé par l’autre genre).

Il apparait que si le temps de la guerre des sexes est bien fini, de nombreux malentendus subsistent encore entre femmes et hommes sur, par exemple, la définition de la compétence, des qualités professionnelles, du leadership. Il faudra oeuvrer à les dissiper… D’autant que se pose aussi ici la question des modèles-repoussoirs de femmes leaders qui suscitent autant de méfiance chez les hommes que chez les femmes.

 

Entreprises, politique, monde de l’enseignement : sommes-nous tou-tes confronté-es aux mêmes problématiques?

On enchaîne sur une table ronde réunissant Corinne Hardy, responsable du réseau de femmes de Sanofi-Pasteur, Claire Robillard, Maire de Palaiseau et Elisabeth Crepon, directrice de l’ENSTA-ParisTech.

Sabine Gourmain, représentant Women@Work les passe à la question : avez-vous féminisé votre titre ? Etre une femme a-t-il été un atout ou un handicap dans votre carrière ? Comment pensez-vous pouvoir agir chacune dans vos univers, pour plus de mixité et d’égalité ?

Il apparait que dans des milieux aussi différents que l’entreprise, la politique ou l’enseignement, de mêmes mouvements (entraînant parfois de similaires résistances) sont en marche, à des rythmes divers. Mais les femmes sont bel et bien en train de faire leur place dans les sphères de responsabilité et de décision.

 

Muriel Pénicaud, un parcours de femme-modèle… qui n’a justement pas suivi les modèles

Après une pause déjeuner conviviale et propice aux échanges informels entre femmes des différents réseaux, Muriel Pénicaud monte sur scène pour raconter son parcours et partager son expérience de femme qui s’est hissée aux plus hautes responsabilités.

Nous retrouvons avec bonheur, dans son récit, beaucoup d’anecdotes savoureuses qu’elle nous avait confiées lorsque nous avions eu la chance, en mai dernier, de l’interviewer.

Rôle-modèle fort pour les femmes de Danone, Muriel encourage chacune à prendre confiance et à oser être soi-même… Pour pouvoir agir !

 

Brigitte Grésy : « les stéréotypes ne réussissent à personne, ni aux femmes ni aux hommes »

Dans la série des femmes éblouissantes que le blog a eu la chance d’interviewer et que l’on retrouve en cette grande journée des Réseaux, il y a aussi Brigitte Grésy. Rebondissant sur l’intervention d’Inès Dauvergne, elle fait un point salutaire sur les effets destructeurs des stéréotypes.

Parce qu’ils « classent le monde », simplifient et déforment la réalité, les stéréotypes sont bien facteurs de discrimination à l’échelle collective et de fragilisation des personnes dans leur sentiment de confiance, à l’échelle individuelle. Les stéréotypes, machines à produire de la prophétie auto-réalisatrice et partant, de l’autocensure, créent du « destin social » et empêchent chaque individu de s’épanouir tel que soi, sans avoir à jouer un rôle prédéterminé.

Toutefois, pour agir efficacement contre eux, il faudra éviter deux écueils, précise Brigitte Grésy : le premier est la production de contre-stéréotypes (relevant du « sexisme bienveillant » et insistant trop lourdement sur les qualités formidables du « leadership féminin qui va si bien avec la nouvelle gouvernance« ) ; le second est celui qui consisterait à « oublier les hommes » dans cette histoire.

Une histoire, dit Brigitte Grésy, qu’il faut replacer en contexte historique, justement, pour se souvenir combien le travail et la montée en puissance des femmes sont des tendances récentes, dont la progression à un rythme soutenu, peut en effet engendrer de fortes résistances chez les hommes. Ce sont les 3 D chers à Brigitte Grésy : le Déni (du problème d’égalité femmes/hommes), le Dépit (ou quand les femmes sont enviées et jalousées et réveillent des sentiments négatifs) et le Désir (pour les hommes de s’accomplir ailleurs qu’au travail, pourvu d’une part qu’on les leur y laisse de la place et d’autre part que ce désir soit respecté et valorisé par la société).

 

Des workshops pour partager les bonnes pratiques

Avant la clôture de la journée, on se retrouve en petits groupes pour des ateliers.

Ici, Aurélie Truchet, bien connue des participant-es du Programme Octave et depuis cette année du Programme EVE donne des clés de transformation des habitudes de travail par l’usage pertinent des outils collaboratifs. Là, Inès Dauvergne propose une boîte à outils pratiques pour lutter au quotidien contre les stéréotypes en entreprises. Ici, Claire Chevalier, également membre d’IMS-Entreprendre pour la Cité propose une session de benchmarking sur les réseaux de femmes des entreprises du CAC 40. Là, Béatrice Sabaté (encore une des interlocutrices récentes du blog EVE !) propose des solutions pour favoriser une parentalité harmonieuse chez les salarié-es même les plus occupé-es. Ici, c’est les atouts du mentoring qu’exposent, à partir de leur expérience, les membres des réseaux Women@Work et Blédina…

 

Conclusion : la parole aux hommes

Avant que l’on se quitte après cette inspirante journée de rencontres et d’échanges, Isabelle Chambaud veut donner la parole aux hommes qui y ont participé.

Deux d’entre eux sont au micro. Ils disent avoir été (agréablement) surpris par tout ce qu’ils ont entendu et compris, avoir vraiment envie de participer au mouvement en marche vers plus d’égalité et ils s’engagent à faire ce qu’il faut pour convaincre leurs collègues de venir, eux aussi, l’an prochain, réfléchir et discuter avec les femmes des réseaux de Danone.

 

 

 

Marie Donzel, avec la complicité de Marisa Guevara

 

 

Comments 3

  1. C’était un moment authentique et sympa… on mesure le chemin parcouru par beaucoup de femmes chez Danone pour affirmer leurs valeurs de leadreship et commencer à changer le mind set de beaucoup d’autres parmi lesquels je me trouve…continuez à oser de surprendre…

  2. Ah ah ne dirait on pas que la gueule du crocodile se ferme légèrement?

  3. Pingback: Les best of du blog EVE de l'été 2013 (3) - Zoom sur nos partenaires - EVE Le Blog | EVE Le Blog

Comments are closed.