Rencontre W(e)Talk, pour célébrer l’action au féminin pluriel

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De quoi procèdent l’audace d’agir et l’ambition de participer au changement?

Le Programme EVE a, depuis sa création, une double et forte conviction : qu’il faut à la fois savoir oser être soi et pouvoir s’inspirer de modèles positifs. Cet état d’esprit, c’est aussi celui des initiatrices de W(e)Talk, un tout jeune collectif qui entend porter la question de l’empowerment des femmes dans le débat économique et social.

Ultra-dynamique, l’association qui a vu le jour à la fin de l’année 2013, propose le 7 juin prochain une rencontre sur le thème « Ne pas faire siennes les limitations des autres ».

 

Esra Tat, entrepreneure sociale à l’initiative de W(e)Talk, s’explique sur ce titre : « Beaucoup de nos freins ne sont pas tant le fait de nos propres peurs mais de projections que nous faisons sur ce que nous inspirons aux autres. »

« On dit par exemple très souvent que les femmes manquent de confiance en elles. Il y a peut-être une part de vrai, mais il faut aussi prendre en compte la défiance réelle qu’on leur manifeste et qui n’est pas pour les encourager à s’affirmer. Si vous prenez par exemple une entrepreneure de 45 ans, le plus souvent, elle a confiance en elle, elle croit à son projet, elle sait qu’elle doit et peut se donner les moyens de le faire aboutir. Mais le banquier lambda qui la reçoit, lui, ne lui témoigne précisément pas toujours sa confiance. C’est lui qui a des freins, c’est lui qui pense qu’à 45 ans, c’est un peu tard pour monter une boîte, lui qui se demande si elle a bien les épaules assez larges pour faire face aux difficultés qui se présenteront et peut-être même lui qui, dans un élan d’apparente bienveillance, la questionnera sur sa confiance en elle, au risque d’instiller le doute et de l’inciter à modérer son ambition. »

 

 

Halte à l’auto-censure!

Vent debout contre l’auto-censure, Esra Tat et les co-fondatrices de W(e)Talk sont persuadées d’une chose : pour que les femmes soient toujours plus nombreuses à oser se lancer, ce sont des rôles-modèles pluriels et accessibles de la réussite au féminin qu’il faut leur proposer.

« Les grandes dirigeantes qui sont parvenues au faîte de la gloire, les Sheryl Sandberg et autres figures incontournables que l’on cite tout le temps quand on parle de leadership au féminin, sont inspirantes, bien sûr, mais il y a plusieurs écueils à leur mise en avant systématique : premièrement, en donnant toujours les trois ou quatre mêmes noms de femmes qui ont réussi, on conforte une impression de rareté, comme si les femmes qui ont su faire leur place se comptaient sur les doigts d’une main ; deuxièmement, ce sont des modèles peu accessibles, on admire leur succès mais on a un peu de mal à s’identifier à leur profil de multi-millionnaire, c’est assez loin de notre réalité ; troisièmement, à travers elles, on donne une image un peu « glossy » de la réussite, le story-telling de leur parcours tend à en gommer les aspérités de la difficulté et renforce des visions traditionnelles des critères de la réussite (l’argent, le pouvoir, la médiatisation…). Or, il y a une vraie question de fond à se poser quand on veut réussir, c’est : qu’est-ce que c’est que la réussite, pour moi? Pas aux yeux de la société, mais pour moi. Pourquoi je veux réussir, quel sens cela a dans ma vie, avec quelles valeurs qui sont les miennes cela résonne-t-il? »

 

 

Une question fondamentale : que représente la réussite pour moi?

Cette question, de nature philosophique s’il en est, sera soumise lors de la rencontre du 7 juin, aux huit femmes anonymes et admirables que W(e)Talk invite à découvrir et rencontrer. « Elles ont entre 28 et 57 ans, sont impliquées dans des domaines aussi variées que le sport, la recherche, l’entrepreneuriat, l’éducation… Chacune à sa manière, dans son métier, dans son domaine de compétences, dans sa sphère de référence, a dépassé des barrières réelles ou psychologiques. Face à ces obstacles, elles ont résisté et résistent encore. C’est de ce vécu qu’elles témoigneront, à visage découvert, en parlant de tout ce qui fait la singularité d’un parcours et donne envie aux autres de se lancer à leur tour, avec courage et enthousiasme. »

 

 

Casser les codes pour challenger les visions de la légitimité

Innovante dans son approche, la rencontre W(e)Talk l’est aussi dans ses modalités concrètes. L’équipe organisatrice a choisi de faire appel au crowd-funding pour financer l’événement, « parce que c’est plus qu’une solution de financement, c’est une vraie démarche de co-construction, c’est du « faire ensemble », une façon d’investir chacun-e dans l’action et de créer du sentiment d’appartenance à une communauté de personnes engagées pour faire progresser l’empowerment des femmes. »

La forme que prendra la rencontre est à l’avenant, cassant les codes habituelles de la table-ronde : « Nous voulons de la proximité. Nous avons donc cherché une salle sans estrade pour éviter ce fameux « effet piédestal » qui sépare symboliquement le monde de ceux qui parlent du monde de ceux qui écoutent. Nous challengeons les visions traditionnelles de la légitimité : plus que distinguer les individus en fonction de leur statut, nous voulons faire se succéder les temps pour parler, pour écouter et pour échanger en permettant à tous de prendre part à chacun. Nos intervenantes prendront donc la parole en solo le temps de raconter leur histoire, de partager leur vécu et ensuite, elles participeront à des échanges collectifs et ouverts avec les personnes présentes. »

 

 

Marie Donzel et Marisa Guevara, pour le blog EVE

 

 

W(e)Talk – « Ne pas faire siennes les limitations des autres »

7 juin 2014 de 14 h à 21 heures

A La Cartonnerie – 12 rue Deguerry, Paris XI

Renseignements : wetalk-event.com

 

 

Prenez votre place pour la rencontre W(e)Talk!

 

La campagne de financement participatif de W(e)Talk s’est terminée il y a quelques jours…

Celles et ceux qui ont apporté une contribution ont gagné leur ticket d’entrée à la rencontre du 7 juin.

Mais il reste encore possible de réserver sa place (au tarif de 35 euros) en se connectant sur la plateforme HelloAsso.